La vie partisane : récits
La vie partisane est un titre qui s’impose d’emblée quand on sait qu’il désigne un livre d’Andrée Ferretti qui a fait depuis longtemps la preuve de son attachement indéfectible à la cause de l’indépendance du Québec. Sans que son engagement ne soit mis en cause, ce titre, toutefois, prend d’abord parti et acte en faveur de la vie elle-même et de tout ce qui la perpétue, la mort n’étant qu’un moment indissociable de cet incessant mouvement. Une même leçon de vie traverse les neuf récits de ce livre dont les personnages sont des femmes appartenant à différentes époques et cultures, vivant en parfaite connivence avec leur temps, emportées par l’irrésistible logique de la continuité dont elles se sentent un maillon puissant.
Des trois premiers récits, plus historiques, qui racontent la rébellion et la résistance de femmes contre l’oppression à des moments précis de l’histoire politique du Québec (1810, 1837 et 1970), le dernier tient du témoignage direct à propos de l’incarcération de l’auteure au cours de la Crise d’octobre. Dans les autres récits, non dénués d’humour, certaines héroïnes d’Andrée Ferretti sont portées par une conscience vive de la précarité et de la beauté irremplaçable de toute vie; d’autres nous dévoilent la vanité des conventions et des parades amoureuses avec une verve caustique d’une rare ingénuité.
Andrée Ferretti a écrit un livre fort, habité par la mémoire, où s’affirme une écriture passionnée qui ne se dément jamais, puisant à la plus haute exigence où se conjuguent rigueur, émotion et une ardente sensualité.