Camille Laurin : l’homme debout
Né en 1922 dans un milieu rural, le jeune Camille Laurin a d’abord été grandement marqué par les valeurs traditionnelles de la société qui l’a vu naître : la religion et le nationalisme. La politique étudiante a été le catalyseur d’une transformation profonde. C’est alors que Camille Laurin découvre que la foi n’est pas contraire à la laïcité, tandis que son nationalisme se fait non plus repli sur soi, mais affirmation, ouverture sur le monde, préoccupations sociales, désir de modernité.
Fasciné par l’esprit et par la vie intérieure, après avoir abandonné l’idée de devenir prêtre, il choisit la psychiatrie et la psychanalyse. C’est à la tête de l’institut Albert-Prévost, en voulant y introduire les méthodes les plus modernes, que Camille Laurin se fait une renommée de jeune loup et d’iconoclaste.
Cette renommée lui ouvre les portes de la politique. De 1970 à 1976, il joue le rôle de rassembleur dans un Parti québécois qui piaffe dans l’opposition. Enfin au pouvoir, à force d’entêtement, il impose le monument qu’est la loi 101, considérée, vingt ans plus tard, même par ses adversaires et critiques, comme une étape cruciale et irréversible dans l’affirmation nationale des Québécois.
C’est cet homme à la fois constant et contradictoire que dépeint ici Jean-Claude Picard. Cet homme qui voulait libérer tout un peuple de ses traumatismes et de ses complexes, mais qui n’a pas toujours su trouver les mots pour apporter la paix à ses proches.