
L’heure de vérité a sonné pour le patrimoine religieux
Myriam D’Arcy, directrice générale, ainsi que plusieurs collaborateurs et collaboratrices de la Fondation Lionel-Groulx, ont cosigné cette lettre parue dans Le Devoir le 26 juin 2025.

Un texte de Dominique Laperle, historien et professeur.
Encore une fois, le glas résonne dans nos villes et villages. À Labelle, le plus ancien couvent des Laurentides, érigé en 1905, est menacé de démolition. Un pan entier de notre mémoire collective vacille sous le poids d’un devis de 13 millions de dollars, chiffre contesté par des experts en patrimoine. À Sutton, le litige entourant le couvent et l’organisme La Passerelle révèle des tensions profondes sur les usages et la vocation de ces lieux chargés d’histoire. Et pourtant, à Baie-Saint-Paul, l’ancienne maison mère des Petites Franciscaines de Marie renaît, preuve vivante qu’il est possible de requalifier, de réinventer sans effacer.
Mais combien de fois faudra-t-il tirer la sonnette d’alarme avant que les décideurs entendent? Combien de couvents, d’églises, de presbytères devront tomber sous le pic des démolisseurs avant que l’on comprenne que ces lieux ne sont pas de simples bâtiments, mais des témoins de notre identité?