Lettre ouverte au premier ministre Doug Ford
Monsieur Ford, en rendant public votre énoncé budgétaire le 15 novembre dernier, vous avez tué dans l’œuf le projet tant espéré et tant promis de création de l’Université française de l’Ontario, bafouant ainsi les droits les plus légitimes des 500 000 Franco-Ontariens et rappelant du même coup l’existence d’un fort courant francophobe au Canada.
Permettez-nous de vous rappeler que les quelque 800 000 Anglo-Québécois ont accès à trois universités de langue anglaise, McGill, Concordia et Bishop’s, financées à hauteur de 600 millions de dollars par année par l’État québécois. Et l’État ontarien, qui dispose d’un budget supérieur, ne trouverait pas les 20 millions de dollars par année prévus pour créer cet établissement universitaire qui desservirait vos concitoyens francophones?
Cette iniquité dans le respect des droits des minorités linguistiques respectives du Québec et de l’Ontario, tout aussi inacceptable dans les services de santé et dans les services culturels offerts, illustre l’injustice dont sont victimes depuis trop longtemps les Franco-Ontariens, injustice que non seulement vous perpétuez, mais que vous accentuez aujourd’hui.
Représentants de la société civile québécoise, nous sommes et nous serons toujours solidaires des intérêts de la francophonie nord-américaine, inséparables du développement d’un État québécois fort, qui assume ses responsabilités à l’égard des communautés de langue française de ce continent.
Nous exprimons donc tout notre soutien à la communauté franco-ontarienne et nous vous enjoignons, Monsieur Ford, à revenir sur cette décision, à rétablir immédiatement le budget prévu pour l’ouverture de l’Université française de l’Ontario, et à faire marche arrière sur l’abolition du Commissariat aux services en français.
Rédigée par Pierre Graveline, directeur général de la Fondation Lionel-Groulx, cette lettre est cosignée par les Partenaires pour un Québec français :
- Jacques Létourneau, président de la Confédération des syndicats nationaux (CSN)
- Sonia Éthier, présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ)
- Alain Marois, vice-président de la Fédération autonome de l’enseignement (FAE)
- Jacques Girard, président du conseil d’administration de la Fondation Lionel-Groulx
- Etienne-Alexis Boucher, président du Mouvement national des Québécoises et Québécois (MNQ)
- Maxime Laporte, président du Mouvement Québec français (MQF) et de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal (SSJBM)
- Christian Daigle, président général du Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ)
- Sophie Prégent, présidente de l’Union des artistes (UDA)