Pierre du Calvet
Pierre du Calvet, né en France à Caussade en 1735, disparu en mer le 28 mars 1786, est un commerçant et juge de paix montréalais. Calviniste, du Calvet immigre à Québec en 1758 où il souhaite faire du commerce. Dans le contexte de la guerre de la Conquête alors en cours, il est plutôt appelé à mener diverses missions en Acadie afin de ravitailler la population. Souhaitant retourner en France après la capitulation de Montréal en septembre 1760, du Calvet doit retarder son départ à la demande du gouverneur James Murray afin de s’occuper des Acadiens. Il choisit finalement de s’installer à demeure à Montréal en 1762 et de mettre sur pied un commerce d’exportation. En 1766, le gouverneur Murray le nomme juge de paix à la nouvelle Cour des plaids communs dans le district de Montréal. En 1769, il soumet au nouveau gouverneur Guy Carleton un projet de réforme visant l’administration de la justice dans la Province de Québec. Il dénonce en même temps l’attitude de certains collègues juges, s’attirant par là quelques ennemis, dont son voisin le juge John Fraser. Du Calvet continue de demander des réformes dans le nouveau journal de Fleury Mesplet et Valentin Jautard, La Gazette du commerce et littéraire, pour la ville et district de Montréal. Profitant de rumeurs de sympathies de du Calvet avec les colonies rebelles et d’avoir fourni des vivres à l’armée de Benedict Arnold pendant l’invasion américaine, il est prisonnier politique sous le gouvernement de Frederick Haldimand. Réclamant en vain un procès, du Calvet devra patienter jusqu’à la fin de la guerre. Il est élargi en 1783 sans qu’un acte officiel ne lui soit communiqué. Il aura passé 948 jours, du 29 septembre 1780 au 2 mai 1783, en prison. Libéré, du Calvet se rend à Londres pour demander réparations et le rappel du gouverneur Haldimand. Il n’y trouve pas de personnes prêtes à entendre ses récriminations. En 1784, il décide donc de publier Appel à la justice de l’État dans lequel se trouve un « Épître aux Canadiens » où il brosse un portrait négatif du gouvernement d’Haldimand et, plus largement, où il interpelle ses compatriotes sur une réforme constitutionnelle. Du Calvet disparaît toutefois en mer lors d’une tempête peu après, l’empêchant du même coup d’intenter un procès à Haldimand.