Nos luttes constitutionnelles. V. Les droits du français
Conférence de l’abbé Lionel Groulx prononcée le mercredi 12 avril 1916.
Extrait
De nos jours encore beaucoup s’étonnent du vague ou du silence des capitulations et des traités au sujet de la langue, alors que ces mêmes documents se font si exprès sur la question de la liberté religieuse. N’est-ce pas traiter un peu légèrement l’optique de l’histoire? Nous croyons en toute simplicité que le problème de la langue ne se posa guère aux plénipotentiaires de Fontainebleau et de Paris, de Québec ou de Montréal; et cela pour l’unique et très valable raison que ce problème devait échapper totalement à des hommes du dix-huitième siècle. Et d’abord, il conviendrait de s’en souvenir, la France qui sollicitait la paix depuis 1759, ne parut au traité que pour signer les volontés souveraines de l’Angleterre. Et serait-ce vraiment manquer de justice aux diplomates français que d’affirmer leur indifférence assez réelle à l’égard de nos « arpents de neige » et de ce qui eut même un jour l’honneur d’être appelé « les écuries du roi » ?