Les Iroquois et la guerre de Sept Ans
L’auteur est historien et responsable de la période antérieure à la Confédération au Musée canadien de la guerre. L’originalité de cet ouvrage tient au fait qu’il raconte, du point de vue des Iroquois, ce que Winston Churchill a appelé la « première guerre mondiale ». Le livre traite en profondeur des divergences d’objectifs et de pratiques militaires des Français et Amérindiens alliés dans une guerre envers des ennemis communs.
Pour cela, à travers l’ouvrage, l’auteur démontre par exemple que les Iroquois privilégiaient la capture des ennemis et la prise de marchandises alors que les Français prônaient la capture des forts et la mise en retraite de l’ennemi britannique. L’historien démontre également que la guerre de Sept Ans a fait naître un affrontement culturel entre les valeurs et coutumes militaires européennes et amérindiennes. La technique ultra-spécialisée des sièges, les capitulations conclues exclusivement entre Européens, et le mépris des officiers métropolitains pour la philosophie militaire amérindienne sont autant de facteurs qui reléguèrent les Autochtones au second plan, les empêchant d’amasser butin et captifs. Par contre, de leur côté, les Amérindiens pouvaient faire fi des ententes entre Européens et continuer à se battre jusqu’à ce qu’eux-mêmes considèrent avoir la victoire.
Sur le plan méthodologique, l’auteur a une approche strictement évènementielle, ce qui peut plaire à un public n’étant pas des spécialistes de la question autochtone, mais qui peut rebuter les universitaires cherchant des ouvrages approfondis sur la question.
Références
Maxime Gohier, RHAF, vol. 56, n° 1, 2002, p. 96–98.