La France d’outre-mer
Le jeudi 2 février 1922, les Publicistes chrétiens étaient convoqués à leur dîner mensuel pour entendre une causerie de M. l’abbé Lionel Groulx sur le Canada. C’est cette causerie que l’on va lire. Elle produisit un effet si intense qu’aussitôt on en demanda la publication. L’Action Française offrit de s’en charger : la voici. On pourra juger qu’en effet, il y avait un intérêt national à la faire connaître au public français.
Extrait
Toutes les provinces de France contribueront au peuplement du Nouveau-Monde, mais principalement, pour ne pas dire uniquement, les provinces du Nord-Ouest : l’Aunis, la Saintonge, l’Anjou, le Maine, le Poitou, le Berry, la Normandie, le Perche; la Normandie surtout qui fournira les premiers et les plus forts contingents; puis, en second lieu, le Perche d’où viendront les colons les plus industrieux, les plus aptes au défrichement.
Ces hommes emportent, en Nouvelle-France, un élément intégral de la nation française. Pour la plupart, ils sont paysans; mais il y a aussi, comme il convient, des bourgeois, des soldats, des seigneurs, des prêtres. C’est la France de leur temps qu’ils vont là-bas reconstituer.
Ces colons, les recruteurs les ont voulus de vigueur saine. Pas d’accès, sur les transports, aux hommes qui n’ont pas atteint seize ans ou qui ont dépassé la quarantaine. Colbert y tient et ses ordres sont exécutés.