Douze lois qui ont marqué le Québec : Contrer la propagande communiste
Depuis la Révolution russe de 1917, tout l’Occident est sur les dents. Il faut contrer le « bolchévisme ». Ottawa rend le Parti communiste illégal en 1919, ce qui empêche celui-ci de présenter des candidats aux élections fédérales. L’Ontario fait de même jusqu’en 1943, avec le même effet sur les élections dans cette province. Rien de tel au Québec. Cependant, lorsqu’Ottawa lève l’illégalité du parti en 1936, les députés québécois, à l’unanimité (unionistes et libéraux) adoptent la « Loi du cadenas » ou Loi protégeant la Province contre la propagande communiste. Cette loi permet notamment aux forces de l’ordre de cadenasser pour un an tout local servant à des communistes. La loi est déclarée inconstitutionnelle par la Cour suprême; mais en 1957 seulement, et au motif non pas qu’elle brime la liberté d’expression (ce qu’elle fait pourtant) mais parce qu’elle empièterait sur la compétence fédérale exclusive en droit criminel. Doit-on conclure à un consensus politique et juridique canadien de l’époque sur la légitimité de faire taire les communistes?
Invité : Xavier Gélinas
Animatrice : Myriam Wojcik
Date : Le mardi 3 décembre 2024, 19 h
Lieu : Auditorium de la Grande Bibliothèque, Montréal
À propos de Xavier Gélinas
Xavier Gélinas est conservateur en histoire politique au Musée canadien de l’histoire, à Gatineau, depuis 2002. Après un baccalauréat et une maîtrise en histoire à l’Université de Montréal, il a obtenu son doctorat à l’Université York. Les Presses de l’Université Laval ont publié, en 2007, La droite intellectuelle québécoise et la Révolution tranquille, version remaniée de sa thèse. Avec Lucia Ferretti, il a dirigé l’ouvrage collectif Duplessis, son milieu, son époque en 2010. Avec Éric Bédard, il a publié deux volumes des Chroniques politiques de René Lévesque. Au Musée de l’histoire, il a inauguré la collection d’histoire politique canadienne. Il a été, de 2003 à 2012, le commissaire de l’exposition permanente Tête-à-tête – La Salle des personnalités canadiennes, inaugurée en 2007, puis celui de l’exposition Une reine et son pays, présentée en 2012-2013. Il a fait partie de l’équipe responsable de la Salle de l’histoire canadienne, inaugurée en 2017. Enfin, il a été co-commissaire de l’exposition Libertés sacrifiées : La Loi sur les mesures de guerre, présentée en 2021-2022.