Figures marquantes de notre histoire : Louis-Joseph et Julie Papineau

4 sep 2019

Député au parlement provincial, orateur de l’Assemblée législative et chef incontesté des forces réformistes de la province, Papineau devient l’homme politique le plus en vue du Bas-Canada dans les années 1830. Il est au sommet de sa popularité en 1837 quand le gouvernement colonial lance un mandat d’arrestation à son endroit et que le mouvement de résistance politique qu’il dirige se transforme en lutte armée. L’exil de Louis-Joseph entre 1837 et 1845, la maladie et la mort de leurs enfants et parents, les inquiétudes de Julie sur le sort de sa famille sont autant de sujets profondément touchants abordés dans leurs échanges épistolaires qui permettent de mettre un visage humain sur un couple au statut mythique dans la mémoire des Québécois et Québécoises.

Date : 4 septembre 2019 à 19 h
Invité : Louis-Georges Harvey, historien
Animateur : Éric Bédard, historien
Lieu : Auditorium de la Grande Bibliothèque

À propos de Louis-Georges Harvey

Spécialiste de l’histoire politique et de l’histoire culturelle, Louis-Georges Harvey a été professeur au département d’histoire de l’Université Bishop jusqu’à sa retraite en 2018. Il a été élu à la Société des Dix en 2011. Son ouvrage Le Printemps de l’Amérique française. Américanité, anticolonialisme et républicanisme dans le discours politique québécois, 1805-1837 (Boréal, 2005) a contesté les interprétations dominantes du mouvement patriote. Il a aussi collaboré à la préparation de l’ouvrage De la République en Amérique française. Anthologie pédagogique des discours républicains au Québec, 1703-1967 (Septentrion, 2013). Parmi ses plus récentes contributions à l’histoire notons « D’O’Connell à Robespierre : les représentations de Louis-Joseph Papineau dans la presse anglophone du Bas-Canada, 1827-1837 », Cahiers des Dix, vol. 72 (2018), p.97-143 ; « Le moment républicain du Bas-Canada », Recherches sociographiques, vol. 58, no 1 (2017), p. 181-194 ; « La métropole contestée : le sort incertain de Montréal et l’intégrité du territoire québécois, 1828-1860 », Cahiers des Dix, vol. 70 (2016), p. 1-42.

Allocution de Pierre Graveline

Mesdames et messieurs, je vous souhaite la plus cordiale des bienvenues à cette première rencontre de notre nouvelle série Figures marquantes de notre histoire – Le siècle des Patriotes consacrée à Louis-Joseph et Julie Papineau.

Vous me permettrez dans un premier temps d’exprimer en cette occasion de chaleureux remerciements aux personnes, institutions et sociétés qui rendent cette soirée possible et qui nous soutiennent dans notre mission qui est d’œuvrer au développement et au rayonnement de la nation québécoise par la promotion de son histoire, de sa langue et de sa culture :

  • Au président et aux membres du conseil d’administration, de même qu’aux membres associés de la Fondation Lionel-Groulx qui croient à ce projet et qui nous donnent les moyens de le réaliser.
  • À l’équipe de la Fondation, Étienne Lafrance, Mathieu Gauthier-Pilote et Jérémy Bouchez pour leur collaboration exemplaire.
  • À Bibliothèque et Archives nationales du Québec qui nous accueille avec compétence et gentillesse depuis huit ans maintenant. En mai prochain, quand nous conclurons cette série, nous aurons tenu pas moins de 50 événements dans cet Auditorium, ce qui fait de la Fondation, je crois bien, la plus grande utilisatrice de cet amphithéâtre.
  • À MAtv, et à ses équipes tout aussi compétentes, avec qui nous aurons à la fin de cette série réalisé 45 émissions de télé consacrées à notre histoire nationale.
  • Aux grands partenaires de la Fondation : la société Québecor, le mouvement Desjardins, la Fondation J.A. DeSève, le Fonds de solidarité FTQ, la Caisse de dépôt et placement du Québec, Fondaction CSN et La Coop fédérée, sans qui rien de cela ne serait possible.
  • À nos invités, historiens et experts, qui, comme Louis-Georges Harvey le fera ce soir, viennent partager avec nous leurs connaissances et leurs recherches.
  • Enfin, dernier mais non le moindre, à l’animateur de cette série, l’historien Éric Bédard, vice-président de la Fondation Lionel-Groulx, qui mène avec un remarquable brio ces entretiens.

Ils méritent tous et toutes de vibrants applaudissements.

Je veux maintenant m’adresser à vous toutes et tous présents ici ce soir pour vous inviter à vous joindre à la Fondation Lionel-Groulx.

Texte de l’invité

Peu de couples ont marqué l’histoire du Québec comme Louis-Joseph Papineau et son épouse Julie Bruneau Papineau. Conservée aux Archives nationales du Québec et aux Archives nationales du Canada, la volumineuse correspondance du couple Papineau a été éditée et publiée au cours des dernières décennies grâce aux efforts titanesques de Georges Aubin et Renée Blanchet. Julie Bruneau et Louis-Joseph Papineau ont échangé plus de 600 lettres sur une période de quatre décennies constituant ainsi un corpus documentaire qui se démarque tant par son volume que par les sujets qui y sont abordés. D’une part, Louis-Joseph Papineau tient son épouse au courant de ses activités politiques et des enjeux auxquels les parlementaires bas-canadiens font face. Puis, il consigne dans ses lettres à Julie ses impressions de voyage lorsqu’il est en Europe et aux États-Unis, et il y raconte sa vie à Paris lorsque les époux vivent une longue séparation entre 1843 et 1845. De son propre aveu, les lettres qu’il rédige à l’intention de Julie doivent également servir un jour à la rédaction d’une histoire du parlementarisme bas-canadien, un ouvrage qu’il n’aurait jamais eu le temps d'entreprendre.