« État protecteur – État promoteur ». La campagne antivénérienne dans le Québec de l’entre-deux-guerres
Au sortir de la Grande Guerre, l’État québécois – à l’instar d’autres États occidentaux – réalise une campagne antivénérienne – de 1920 à 1936 – pour lutter contre l’épidémie de syphilis, de blennorragie et de chancre mou qui fait rage dans la province. Par l’entremise de la Division des maladies vénériennes, dirigée par le Dr Antoine-Hector Desloges, cette campagne est l’occasion d’établir des laboratoires de diagnostic et des dispensaires antivénériens pour le traitement des indigents. Elle est aussi le moment idéal pour mener une vaste campagne d’éducation populaire afin d’informer et d’éduquer la population québécoise sur le mal vénérien et les comportements à adopter pour l’éviter. En cela, l’État québécois – un État qui participe du biopouvoir selon le philosophe Michel Foucault – se veut et se fait – dans une certaine mesure – un protecteur et un promoteur de la santé publique.