Becoming Holy in Early Canada: Performance and the Making of Holy Persons in Society and Culture
Les archives et témoignages relatifs à l’histoire de la colonisation européenne à l’intérieur des frontières actuelles du Canada sont semés de nombreux textes à caractère hagiographique, ces textes qui s’attardent à décrire la vie, la mort et les actions miraculeuses d’individus considérés comme saints. Alors que les noms et les œuvres des Isaac Jogues, Jean de Brébeuf, Marie de l’Incarnation ou Catherine de Saint-Augustin sont bien connus des historiens du Canada français, on en sait cependant beaucoup moins sur le concept même de sainteté et les façons dont celui-ci était reconnu, démontré et mis en récit. De même, les différents rôles sociaux, culturels et religieux que les personnes ainsi désignées saintes pouvaient jouer, a souvent été négligé. Cette thèse analysera donc comment des figures religieuses locales ont pu devenir saintes et les multiples fonctions sociales qu’elles ont ainsi remplies. Nous pourrons ainsi mieux comprendre les liens serrés entre religion et colonialisme ainsi que les transformations des communautés de croyants au fil du temps. Car cette étude couvre une large période, des premiers temps de la colonisation française au Canada aux dernières années du XIXe siècle. C’est la Nouvelle-France et les saints associés à ses débuts, alors que religion et colonisation vont de pair, qui constituera le point focal de mon attention. Ces figures religieuses de la Nouvelle-France nous entrainerons à la toute fin du XIXe siècle, moment où elles verront leur statut de saint reconnu officiellement par l’Église par procès en canonisation.