Le 18 avril 1940. Adoption du droit de vote des femmes

21 fév 2013

Le 18 avril 1940 est un grand jour pour la démocratie. Celles qu’on appelle alors les suffragettes retiennent leur souffle. Le projet de loi visant à accorder le droit de vote à la moitié de la population est adopté. Enfin ! Depuis 1927, année après année, ce projet de loi était rejeté et donnait lieu à des déclarations misogynes à l’égard des femmes. Depuis près d’un demi-siècle, les organisations féministes demandaient pour les femmes un statut de citoyennes à part entière. Mais le clergé et les élites conservatrices s’y opposaient avec acharnement. L’épisode de la conquête des droits par et pour les femmes illustre la difficile redéfinition des rapports entre les femmes et les hommes qui façonnera le Québec moderne. Durant la première moitié du 20e siècle, bien que la vie des femmes ait changé, les institutions, les lois et les structures peinent à s’ajuster aux nouvelles réalités.

Date : 21 février 2013 à 19 h
Conférencière : Marie Lavigne, historienne

À propos de Marie Lavigne

Texte de la conférence

Dans la série des Dix journées qui ont fait le Québec, l’obtention du droit de vote et d’éligibilité par les Québécoises le 18 avril 1940 a marqué non seulement l’histoire des femmes mais celle de tous les Québécois et Québécoises.

Moment charnière entre tradition et modernité, ce jour-là cristallise le passage officiel à une nouvelle époque. Ce jour-là, le Québec prend acte que les rapports entre les femmes et les hommes ainsi que leurs rôles ont changé. Les élites doivent finalement consentir au fait que tout n’est plus comme avant.

Pour l’histoire des droits politiques des femmes, c’est l’aboutissement d’un long combat qui aura duré près d’un demi-siècle. C’est aussi le commencement d’une nouvelle époque encore plus longue qui conduira 72 ans plus tard à l’élection de la première femme premier ministre du Québec en 2012.

Cette histoire apparaît enfin comme un moment charnière dans l’histoire de la démocratie parlementaire et illustre les rapports complexes entre l’affirmation du nationalisme québécois et l’affirmation de l’autonomie des femmes.