Prêtre, professeur, orateur et homme de lettres, c'est surtout comme historien et comme leader intellectuel et nationaliste que Lionel Groulx (1878-1967) s'est illustré. Il a exercé une influence que peu de ses compatriotes ont réussi à surpasser ou même à égaler.

Ce deuxième tome de sa correspondance couvre la période de ses études en Europe, où il subit un véritable choc culturel qui marque profondément son éducation politique. Son maître n'est alors ni Barrés, ni Maurras — il faut en finir avec cette légende — mais bien le pape Pie X. Il se heurte à la modernité, à l'anticléricalisme, au laïcisme et à la révolution, expérience douloureuse qu'il vit comme une anticipation de ce qui attend sa patrie.

Curieux de tout, observateur passionné, l'étudiant Lionel Groulx apprend moins de ses professeurs romains que des villes et des musées qu'il visite, des débats qui animent la presse, des congrès auquels il assiste, des échanges avec ses hôtes et ses camarades.

Cette oeuvre à la fois historique et autobiographique constitue une source d'une extraordinaire richesse pour l'histoire des mentalités et des mouvements politiques.