Figures marquantes de la liberté : Pierre-Esprit Radisson

3 mai 2022

La carrière de Pierre-Esprit Radisson illustre les enjeux qui ont marqué l’histoire de la Nouvelle-France au XVIIe siècle. Les récits de voyage de cet acteur incontournable du commerce des fourrures permettent de suivre ses aventures spectaculaires, mais aussi de comprendre comment il a vécu ces événements en compagnie des Autochtones.

Au fil de son parcours, on découvre la manière dont il s’alliait et commerçait avec les dizaines de nations autochtones partenaires des Français, puis des Anglais. Ses nombreux périples entre la Nouvelle-France, l’Angleterre, la France et la baie d’Hudson – où il a fondé les premiers postes de traite de fourrures avec son beau-frère Des Groseilliers – éclairent la rivalité commerciale et géopolitique qui s’intensifiait entre la France et l’Angleterre pour le contrôle de l’Amérique.

Date : Le 3 mai 2022 à 19 h
Invité : Martin Fournier, historien et romancier
Animateur : Éric Bédard, historien

Lieu : Auditorium de la Grande Bibliothèque.

À propos de Martin Fournier

L’historien et romancier Martin Fournier est un spécialiste de Pierre-Esprit Radisson, du commerce des fourrures au XVIIe siècle, de l’histoire et du patrimoine de l’île d’Orléans ainsi que, plus généralement, de l’histoire du Québec. Il a enseigné à l’Université du Québec à Rimouski et à l’Université Laval et a publié quatre essais, quatre romans historiques et quelques articles. Très actif dans les domaines de l’histoire et du patrimoine, il a coordonné plusieurs projets majeurs tels l’Encyclopédie du patrimoine culturel de l'Amérique française, le Corridor patrimonial, culturel et touristique francophone canadien et l’application mobile Découvrir Québec, qui porte sur le patrimoine de la Ville de Québec. Il a donné plus d’une centaine de conférences sur divers sujets. Son premier roman, L’enfer ne brûle pas, tome 1 des Aventures de Radisson, a obtenu l’un des prix littéraires du Gouverneur général du Canada en 2011.

Texte de l’invité

Radisson naît à Paris en 1636. Son père, un modeste marchand linger, meurt lorsque Radisson n’a que cinq ans. Ce revers de fortune explique peut-être un fait inusité : deux de ses sœurs le précèdent en Nouvelle-France à une époque de très faible immigration féminine. Radisson les rejoint à Trois-Rivières au début de l’été 1651, à l’âge de 15 ans. La Nouvelle-France est alors en crise car les Iroquois viennent de décimer, de disperser ou d’adopter les Hurons-Wendats qui étaient les principaux pourvoyeurs de fourrures des Français. Comme l’économie de la colonie dépend entièrement de la traite des fourrures, elle est au bord de la ruine. Sans compter que les Iroquois attaquent désormais tous les alliés des Hurons-Wendats, autant français qu’autochtones.

Au printemps 1652, le jeune Radisson fait fi des avertissements des habitants expérimentés de Trois-Rivières et part chasser avec deux compagnons. Quelques heures plus tard, ils sont tués et Radisson est capturé par les Iroquois qui l’emmènent dans leur pays, où ils le torturent, puis l’adoptent, selon leur coutume.