TY - THES AU - Mourad Djebabla AB -
Même si un océan les sépare du théâtre des opérations et des réalités meurtrières du conflit, les Québécois et les Ontariens n’en sont pas moins confrontés à la Première Guerre mondiale. De 1914 à 1918, les autorités militaires, politiques, religieuses, scolaires, ainsi que l’élite socioéconomique ou culturelle, produisent ou diffusent des représentations du conflit. Ces dernières visent à confronter les civils québécois et ontariens aux caractéristiques, aux enjeux et aux besoins de la lutte se menant principalement en Europe. Par ce qu’elles communiquent de la Grande Guerre, les représentations tiennent un discours sur le conflit qui encadre la compréhension de l’événement, ou amène à justifier la mobilisation de la société. Quel que soit l’âge, le sexe, le statut social, la confession ou le bagage culturel, les Ontariens et les Québécois sont confrontés à des représentations de la guerre qui exploitent des éléments de leur identité sociale ou culturelle pour les inscrire dans l’événement.
Les interprétations proposées du conflit doivent alors permettre de maintenir le moral des civils, notamment autour de la croyance en une victoire prochaine, ou de la justesse de la lutte engagée. Cette approche vise à rechercher une contribution active pour l’enrôlement, les levées de fonds, ou le soutien de l’économie de guerre du Canada. Montréal et Toronto permettent dans ce cas de fournir une base de comparaison utile en tant que principales métropoles des deux provinces étudiées. Par le bassin d’hommes potentiels à recruter, la densité de leur population urbaine, et la vigueur de leur vie culturelle, ces deux villes constituent une cible privilégiée pour les autorités militaires. Elles concentrent alors nombre de stratégies de diffusion de représentations de la guerre à destination de la population civile.
Dans les limites permises par la censure, des représentations du conflit sont diffusées au sein de la société ontarienne et québécoise par l’intermédiaire de différents supports. C’est le cas avec les mots, que ce soit par des publications, des harangues, ou par le biais du monde culturel. Les images sont également retenues pour rapprocher les Ontariens et les Québécois de leurs combattants au front. Les photographies, les films ou les illustrations permettent ainsi d’entrouvrir une fenêtre sur l’environnement des zones de combats. Enfin, en jouant sur des représentations en trois dimensions, par le biais de gestes ou d’objets, la guerre et ses impératifs s’introduisent dans le quotidien des civils du front arrière ontarien et québécois.
Le Québec et l’Ontario laissent cependant apparaître des différences quant à l’ampleur de l’investissement de leur population et ce, à différents niveaux, que ce soit d’un point de vue social, culturel, voire religieux. Des influences supranationales confrontent néanmoins les deux provinces à une même représentation globale de la lutte. Au Québec et en Ontario, les images, les mots et les gestes font en sorte que les civils tiennent.
DA - 2008 M3 - Thèse de doctorat N2 -Même si un océan les sépare du théâtre des opérations et des réalités meurtrières du conflit, les Québécois et les Ontariens n’en sont pas moins confrontés à la Première Guerre mondiale. De 1914 à 1918, les autorités militaires, politiques, religieuses, scolaires, ainsi que l’élite socioéconomique ou culturelle, produisent ou diffusent des représentations du conflit. Ces dernières visent à confronter les civils québécois et ontariens aux caractéristiques, aux enjeux et aux besoins de la lutte se menant principalement en Europe. Par ce qu’elles communiquent de la Grande Guerre, les représentations tiennent un discours sur le conflit qui encadre la compréhension de l’événement, ou amène à justifier la mobilisation de la société. Quel que soit l’âge, le sexe, le statut social, la confession ou le bagage culturel, les Ontariens et les Québécois sont confrontés à des représentations de la guerre qui exploitent des éléments de leur identité sociale ou culturelle pour les inscrire dans l’événement.
Les interprétations proposées du conflit doivent alors permettre de maintenir le moral des civils, notamment autour de la croyance en une victoire prochaine, ou de la justesse de la lutte engagée. Cette approche vise à rechercher une contribution active pour l’enrôlement, les levées de fonds, ou le soutien de l’économie de guerre du Canada. Montréal et Toronto permettent dans ce cas de fournir une base de comparaison utile en tant que principales métropoles des deux provinces étudiées. Par le bassin d’hommes potentiels à recruter, la densité de leur population urbaine, et la vigueur de leur vie culturelle, ces deux villes constituent une cible privilégiée pour les autorités militaires. Elles concentrent alors nombre de stratégies de diffusion de représentations de la guerre à destination de la population civile.
Dans les limites permises par la censure, des représentations du conflit sont diffusées au sein de la société ontarienne et québécoise par l’intermédiaire de différents supports. C’est le cas avec les mots, que ce soit par des publications, des harangues, ou par le biais du monde culturel. Les images sont également retenues pour rapprocher les Ontariens et les Québécois de leurs combattants au front. Les photographies, les films ou les illustrations permettent ainsi d’entrouvrir une fenêtre sur l’environnement des zones de combats. Enfin, en jouant sur des représentations en trois dimensions, par le biais de gestes ou d’objets, la guerre et ses impératifs s’introduisent dans le quotidien des civils du front arrière ontarien et québécois.
Le Québec et l’Ontario laissent cependant apparaître des différences quant à l’ampleur de l’investissement de leur population et ce, à différents niveaux, que ce soit d’un point de vue social, culturel, voire religieux. Des influences supranationales confrontent néanmoins les deux provinces à une même représentation globale de la lutte. Au Québec et en Ontario, les images, les mots et les gestes font en sorte que les civils tiennent.
PB - Université du Québec à Montréal PY - 2008 EP - 451 TI - La confrontation des civils québécois et ontariens à la Première Guerre mondiale, 1914-1918 : les représentations de la guerre au Québec et en Ontario UR - http://www.archipel.uqam.ca/1630 ER -