TY - THES AU - Patrice Groulx AB -
En mai 1660, aux rapides du Long-Sault sur l’Outaouais, des centaines de guerriers Iroquois infligent la défaite, dans une violente bataille, à plusieurs dizaines de Hurons, d’Algonquins et de Français. L’événement tombe dans l’oubli, mais au XIXe siècle, les premiers historiens nationaux le raniment et le structurent sous la forme d’un mythe identitaire de fondation : Adam Dollard, chef du groupe français, entre alors dans le panthéon historique du Canada. À partir des années 1910-1920 et jusqu’aux années 1960, sa commémoration symbolise la lutte du Canada français pour la survie nationale. Les récits de cette bataille ont donc occupé une place particulière dans la conscience historique des sociétés canadienne-française et québécoise, mais également dans celle du Canada anglais.
La présente thèse montre l’extension et l’évolution de ces récits, le sens qu’ils ont pris au cours de leur structuration, ainsi que leur contribution à la représentation des rapports entre Euroaméricains et Amérindiens. L’auteur a étudié les permanences et les transformations des propos sur les Amérindiens dans plus de 250 récits sur la bataille du Long-Sault, en s’appuyant sur le contexte de leur production et sur leurs dérivés commémoratifs (travaux littéraires et artistiques, manifestations annuelles de la Fête de Dollard). Une demi-douzaine de ces récits, ceux des Jésuites (1660), François Dollier (1672), François-Xavier Garneau (1845), Étienne Michel Faillon (1865), Francis Parkman (1874), Lionel Groulx (1919) et André Vachon (1966), ont joué un rôle paradigmatique dans l’évolution des autres et font l’objet d’une analyse plus poussée. Cette recherche montre que la permanence des discours sur les Amérindiens repose sur une axiologie des rapports entre sociétés avancées et retardataires qui n’a presque pas changé depuis le XVIIe siècle, sur le schéma historique hérité de l’Histoire de Garneau, laquelle compare les destinées respectives des nationalités amérindiennes, française et anglaise, enfin sur une pratique commémorative qui les a ancrés et renouvelés en fonction des bouleversements de la vie nationale.
DA - 1997 M3 - Thèse de doctorat N2 -En mai 1660, aux rapides du Long-Sault sur l’Outaouais, des centaines de guerriers Iroquois infligent la défaite, dans une violente bataille, à plusieurs dizaines de Hurons, d’Algonquins et de Français. L’événement tombe dans l’oubli, mais au XIXe siècle, les premiers historiens nationaux le raniment et le structurent sous la forme d’un mythe identitaire de fondation : Adam Dollard, chef du groupe français, entre alors dans le panthéon historique du Canada. À partir des années 1910-1920 et jusqu’aux années 1960, sa commémoration symbolise la lutte du Canada français pour la survie nationale. Les récits de cette bataille ont donc occupé une place particulière dans la conscience historique des sociétés canadienne-française et québécoise, mais également dans celle du Canada anglais.
La présente thèse montre l’extension et l’évolution de ces récits, le sens qu’ils ont pris au cours de leur structuration, ainsi que leur contribution à la représentation des rapports entre Euroaméricains et Amérindiens. L’auteur a étudié les permanences et les transformations des propos sur les Amérindiens dans plus de 250 récits sur la bataille du Long-Sault, en s’appuyant sur le contexte de leur production et sur leurs dérivés commémoratifs (travaux littéraires et artistiques, manifestations annuelles de la Fête de Dollard). Une demi-douzaine de ces récits, ceux des Jésuites (1660), François Dollier (1672), François-Xavier Garneau (1845), Étienne Michel Faillon (1865), Francis Parkman (1874), Lionel Groulx (1919) et André Vachon (1966), ont joué un rôle paradigmatique dans l’évolution des autres et font l’objet d’une analyse plus poussée. Cette recherche montre que la permanence des discours sur les Amérindiens repose sur une axiologie des rapports entre sociétés avancées et retardataires qui n’a presque pas changé depuis le XVIIe siècle, sur le schéma historique hérité de l’Histoire de Garneau, laquelle compare les destinées respectives des nationalités amérindiennes, française et anglaise, enfin sur une pratique commémorative qui les a ancrés et renouvelés en fonction des bouleversements de la vie nationale.
PB - Université Laval PY - 1997 EP - 555 TI - La bataille du Long-Sault et la place des Amérindiens dans l’identité québécoise UR - http://hdl.handle.net/20.500.11794/28423 ER -