TY - THES AU - David Bélisle-Desmeules AB -

Le port de Montréal connaît un essor considérable dans la seconde moitié du 19e siècle. Des travaux de dragages en font une destination importante pour les navires transatlantiques qui visitent le port durant la saison de navigation. Ainsi, de mai à novembre, un grand nombre de marins qui œuvraient sur ces navires faisaient escale en ville.

Cet essai s’intéressera à ces marins hauturiers de la marine marchande, qui représentent durant leur passage dans la métropole un groupe distinct tenu aux bords de la société coloniale montréalaise, durant leur passage dans la métropole. Les marins, physiquement présents au cœur même de la cité, sont pourtant considérés comme des êtres périphériques, attirant l’attention de la presse et de l’opinion surtout lorsqu’ils transgressaient les normes sociales. Nous décrirons une partie de leur activité à terre à partir de trois lieux du front portuaire que sont les bassins du port, témoins de noyades et de sauvetages, les quais adjacents, où le vol de marchandises est monnaie courante, et finalement la taverne du bord de l’eau, où les marins vont boire. Leurs comportements liminaux comme la consommation abusive d’alcool et la bagarre ainsi que leur proximité avec les classes laborieuses indigènes, font d’eux des suspects facilement amalgamés aux « classes dangereuses ». Les marins posent un défi à la bonne marche du commerce maritime. Ils forment un groupe hautement surveillé par les autorités. Une force spéciale, la Montreal Water Police, est d’ailleurs mise sur pied à cet effet le temps de la saison de navigation. En effet, les conflits que les matelots entretenaient avec leur capitaine, qui se soldaient parfois par des désertions ou des procès minaient la bonne marche des affaires. Cependant, les autorités tentèrent tout au long de la période de policer le marché de l’emploi maritime, volatil et violent, géré par un groupe d’embaucheurs (crimps), intermédiaires interlopes dont les marins sont à la fois les bénéficiaires et les victimes. Finalement, on avancera que, durant la seconde moitié du 19e siècle, la présence des marins a fait du front portuaire de Montréal un lieu qui s’apparente à un sailortown, espace à la fois physique et symbolique où s’exprime la culture maritime à terre.

CY - Montréal DA - 2016 M3 - Mémoire de maîtrise N2 -

Le port de Montréal connaît un essor considérable dans la seconde moitié du 19e siècle. Des travaux de dragages en font une destination importante pour les navires transatlantiques qui visitent le port durant la saison de navigation. Ainsi, de mai à novembre, un grand nombre de marins qui œuvraient sur ces navires faisaient escale en ville.

Cet essai s’intéressera à ces marins hauturiers de la marine marchande, qui représentent durant leur passage dans la métropole un groupe distinct tenu aux bords de la société coloniale montréalaise, durant leur passage dans la métropole. Les marins, physiquement présents au cœur même de la cité, sont pourtant considérés comme des êtres périphériques, attirant l’attention de la presse et de l’opinion surtout lorsqu’ils transgressaient les normes sociales. Nous décrirons une partie de leur activité à terre à partir de trois lieux du front portuaire que sont les bassins du port, témoins de noyades et de sauvetages, les quais adjacents, où le vol de marchandises est monnaie courante, et finalement la taverne du bord de l’eau, où les marins vont boire. Leurs comportements liminaux comme la consommation abusive d’alcool et la bagarre ainsi que leur proximité avec les classes laborieuses indigènes, font d’eux des suspects facilement amalgamés aux « classes dangereuses ». Les marins posent un défi à la bonne marche du commerce maritime. Ils forment un groupe hautement surveillé par les autorités. Une force spéciale, la Montreal Water Police, est d’ailleurs mise sur pied à cet effet le temps de la saison de navigation. En effet, les conflits que les matelots entretenaient avec leur capitaine, qui se soldaient parfois par des désertions ou des procès minaient la bonne marche des affaires. Cependant, les autorités tentèrent tout au long de la période de policer le marché de l’emploi maritime, volatil et violent, géré par un groupe d’embaucheurs (crimps), intermédiaires interlopes dont les marins sont à la fois les bénéficiaires et les victimes. Finalement, on avancera que, durant la seconde moitié du 19e siècle, la présence des marins a fait du front portuaire de Montréal un lieu qui s’apparente à un sailortown, espace à la fois physique et symbolique où s’exprime la culture maritime à terre.

PB - Université de Montréal PP - Montréal PY - 2016 EP - 119 TI - La Babylone des marins : Marins hauturiers à Montréal 1851-1896 UR - http://hdl.handle.net/1866/20143 ER -