TY - THES AU - Charles Audet AB -
Bien connue en Europe, la notion de terroir apparaît dans l’espace public au Québec dans les dernières décennies du 20e siècle. Ce mémoire met en lumière le processus de négociation qui s’opère dans la mise en forme et la mise en pratique de la notion de terroir au Québec. Il s’intéresse à comprendre comment les différents acteurs, à savoir les autorités politiques, les associations œuvrant dans le secteur du développement rural, les producteurs spécialisés et les consommateurs tentent de s’approprier cette notion de terroir et de la mettre en action dans l’espace public. Plus spécifiquement, nous nous attardons à la manière dont ces différents acteurs ont participé au processus législatif, ainsi qu’aux stratégies que chacun privilégie afin d’imposer son interprétation de la notion de terroir dans l’espace public. Dans un contexte de marginalisation économique des zones rurales provoquée par l’implantation généralisée du modèle productiviste en agriculture, alors que les acteurs du monde rural recherchent de nouveaux modèles de développement et voient dans la notion de terroir un levier pour insuffler de nouvelles dynamiques de développement dans les territoires ruraux, l’État québécois s’inspire du modèle européen pour adopter une politique des terroirs par le biais de différentes mesures, dont une loi sur les appellations réservées et la promotion des produits du terroir québécois. La mise en œuvre de cette politique se heurte toutefois à l’absence de consensus autour de la notion de terroir, alors que les différents acteurs du monde rural font valoir diverses définitions de la notion à laquelle ils accolent différents objectifs. Le gouvernement doit alors procéder à des refontes de la loi pour obtenir l’appui des différents acteurs. L’étude des filières cidricole et fromagère nous permet d’illustrer cette mésentente concernant la notion de terroir. Ces filières d’implantation plutôt récente au Québec sont toutes deux dominées par quelques producteurs industriels face auxquels des producteurs artisans tentent de se démarquer en valorisant le lien entre leurs produits et les terroirs dont ils sont issus. Il ressort que la notion de terroir se révèle nécessairement à travers un système de certification des appellations réservées. L’appellation réservée fournit d’abord une reconnaissance officielle de l’authenticité du produit du terroir et son ancrage territorial, ce qui contribue à sa renommée et à sa notoriété, mais plus encore, elle protège cette réputation contre les possibles usurpations d’identités en assurant que le produit certifié réponde à des critères de qualité et d’authenticité reconnues par un organisme indépendant. Il est également à noter que les appellations réservées représentent un outil de mise en marché indispensable pour certains producteurs qui désirent exporter leurs productions sur les marchés étrangers.
DA - 2014 M3 - Mémoire de maîtrise N2 -Bien connue en Europe, la notion de terroir apparaît dans l’espace public au Québec dans les dernières décennies du 20e siècle. Ce mémoire met en lumière le processus de négociation qui s’opère dans la mise en forme et la mise en pratique de la notion de terroir au Québec. Il s’intéresse à comprendre comment les différents acteurs, à savoir les autorités politiques, les associations œuvrant dans le secteur du développement rural, les producteurs spécialisés et les consommateurs tentent de s’approprier cette notion de terroir et de la mettre en action dans l’espace public. Plus spécifiquement, nous nous attardons à la manière dont ces différents acteurs ont participé au processus législatif, ainsi qu’aux stratégies que chacun privilégie afin d’imposer son interprétation de la notion de terroir dans l’espace public. Dans un contexte de marginalisation économique des zones rurales provoquée par l’implantation généralisée du modèle productiviste en agriculture, alors que les acteurs du monde rural recherchent de nouveaux modèles de développement et voient dans la notion de terroir un levier pour insuffler de nouvelles dynamiques de développement dans les territoires ruraux, l’État québécois s’inspire du modèle européen pour adopter une politique des terroirs par le biais de différentes mesures, dont une loi sur les appellations réservées et la promotion des produits du terroir québécois. La mise en œuvre de cette politique se heurte toutefois à l’absence de consensus autour de la notion de terroir, alors que les différents acteurs du monde rural font valoir diverses définitions de la notion à laquelle ils accolent différents objectifs. Le gouvernement doit alors procéder à des refontes de la loi pour obtenir l’appui des différents acteurs. L’étude des filières cidricole et fromagère nous permet d’illustrer cette mésentente concernant la notion de terroir. Ces filières d’implantation plutôt récente au Québec sont toutes deux dominées par quelques producteurs industriels face auxquels des producteurs artisans tentent de se démarquer en valorisant le lien entre leurs produits et les terroirs dont ils sont issus. Il ressort que la notion de terroir se révèle nécessairement à travers un système de certification des appellations réservées. L’appellation réservée fournit d’abord une reconnaissance officielle de l’authenticité du produit du terroir et son ancrage territorial, ce qui contribue à sa renommée et à sa notoriété, mais plus encore, elle protège cette réputation contre les possibles usurpations d’identités en assurant que le produit certifié réponde à des critères de qualité et d’authenticité reconnues par un organisme indépendant. Il est également à noter que les appellations réservées représentent un outil de mise en marché indispensable pour certains producteurs qui désirent exporter leurs productions sur les marchés étrangers.
PB - Université du Québec à Trois-Rivières PY - 2014 EP - 167 TI - L’émergence de la notion de terroir dans l’espace public au Québec : définitions et mises en application (1991-2012) UR - https://depot-e.uqtr.ca/id/eprint/7332 ER -