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Le but de cette thèse est d’examiner les relations Église-État dans le domaine de l’enseignement primaire au Québec, pour la période de 1875-1898. En 1875, l’État devint un simple auxiliaire dans ce secteur lorsque les conservateurs adoptèrent une loi qui supprima le ministère de l’Instruction publique. Celle-ci conféra d’autre part une influence considérable aux évêques en les nommant membres ex officio du Conseil de l’Instruction publique, désormais chargé de 1a direction du système scolaire. Les ministères conservateurs qui se succédèrent presque sans interruption de 1875 à 1897 ne cherchèrent pas à reprendre le contrôle effectif de l’instruction publique. lIs manifestèrent en fait une grande indifférence pour l’enseignement primaire et refusèrent d’accorder les fonds nécessaires à son progrès. De son côté, l’épiscopat accueillit avec satisfaction le retrait de l’État, car à ses yeux, l’instruction primaire était avant tout la responsabilité de l’Église. Cependant, le clergé se divisa en deux camps entre 1880 et 1886, lorsque se déroula une série de polémiques axées sur le thème « l’État hors de l’école » Mgr. Laflèche et les ultramontains réclamèrent alors pour l’Église le contrôle absolu de l’éducation, se heurtant par là à Mgr. Taschereau et au clergé « libéral » qui acceptaient la présence de l’État dans ce secteur. La premier groupe trouva des alliés parmi la classe politique, mais Rome appuya entièrement le second. Un rapprochement s’effectua entre les évêques sous l’administration d’Honoré Mercier, un ancien libéral favorable au contrôle de l’État sur l’éducation. Puis l’Église dut se replier sur la défensive entre 1892 et 1897, lorsque se répandit un mouvement de réforme de l’enseignement. La question scolaire du Manitoba et la victoire des libéraux à Québec en 1897 achevèrent d’unir les évêques qui, cette année-là, repoussèrent un bill du gouvernement Marchand visant à rétablir le ministère de l’Instruction publique. L’issue du conflit fut déterminée par la politique de conciliation de Wilfrid Laurier : sous son arbitrage, Marchand et l’épiscopat acceptèrent un compromis qui accorda certaines concessions aux libéraux, mais qui maintint intact l’équilibre Église-État établi par la loi scolaire de 1875.
DA - 1978 M3 - Mémoire de maîtrise N2 -Le but de cette thèse est d’examiner les relations Église-État dans le domaine de l’enseignement primaire au Québec, pour la période de 1875-1898. En 1875, l’État devint un simple auxiliaire dans ce secteur lorsque les conservateurs adoptèrent une loi qui supprima le ministère de l’Instruction publique. Celle-ci conféra d’autre part une influence considérable aux évêques en les nommant membres ex officio du Conseil de l’Instruction publique, désormais chargé de 1a direction du système scolaire. Les ministères conservateurs qui se succédèrent presque sans interruption de 1875 à 1897 ne cherchèrent pas à reprendre le contrôle effectif de l’instruction publique. lIs manifestèrent en fait une grande indifférence pour l’enseignement primaire et refusèrent d’accorder les fonds nécessaires à son progrès. De son côté, l’épiscopat accueillit avec satisfaction le retrait de l’État, car à ses yeux, l’instruction primaire était avant tout la responsabilité de l’Église. Cependant, le clergé se divisa en deux camps entre 1880 et 1886, lorsque se déroula une série de polémiques axées sur le thème « l’État hors de l’école » Mgr. Laflèche et les ultramontains réclamèrent alors pour l’Église le contrôle absolu de l’éducation, se heurtant par là à Mgr. Taschereau et au clergé « libéral » qui acceptaient la présence de l’État dans ce secteur. La premier groupe trouva des alliés parmi la classe politique, mais Rome appuya entièrement le second. Un rapprochement s’effectua entre les évêques sous l’administration d’Honoré Mercier, un ancien libéral favorable au contrôle de l’État sur l’éducation. Puis l’Église dut se replier sur la défensive entre 1892 et 1897, lorsque se répandit un mouvement de réforme de l’enseignement. La question scolaire du Manitoba et la victoire des libéraux à Québec en 1897 achevèrent d’unir les évêques qui, cette année-là, repoussèrent un bill du gouvernement Marchand visant à rétablir le ministère de l’Instruction publique. L’issue du conflit fut déterminée par la politique de conciliation de Wilfrid Laurier : sous son arbitrage, Marchand et l’épiscopat acceptèrent un compromis qui accorda certaines concessions aux libéraux, mais qui maintint intact l’équilibre Église-État établi par la loi scolaire de 1875.
PB - Université McGill PY - 1978 EP - 531 TI - L’Église, l’État et l’éducation au Québec, 1875-1898 UR - https://escholarship.mcgill.ca/concern/theses/xd07gt91j ER -