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L’arrivée du cinéma au Québec s’est faite six mois après que les spectateurs français aient découvert les « vues animées » des frères Lumière. Dix ans plus tard, Léo Ernest Ouimet, l’un des pionniers du cinéma francophone en Amérique du Nord ouvre la première salle de cinéma permanente à Montréal. L’Église catholique, alors toute-puissante, ne voit pas d’un bon œil l’arrivée de ces lieux de spectacle et tente par tous les moyens de restreindre leurs activités. Alors que J.-A. Hormier tourne Madeleine de Verchères. le tout premier long-métrage de fiction québécois, Monseigneur Albert Tessier et quelques autres ecclésiastes ayant saisi les vertus idéologiques et éducatives du cinéma, se lancent à leur tour dans la réalisation de documentaires. En 1937, l’abbé Maurice Proulx réalise En pays neufs, le premier long-métrage sonore québécois.

À l’approche de la Seconde Guerre mondiale, la cinématographie québécoise se met lentement en place sous l’impulsion d’entrepreneurs et cinéastes privés, tels J.-A. DeSève, Paul Langlais ou l’Abbé Jean-Marie Poitevin, auteur, en 1943, de À la croisée des chemins, le premier long-métrage de fiction québécois parlant. Bien qu’elle ait réussi à attirer les foules avec quelques films marquants (Le Père Chopin, Un homme et son péché, Le curé de village, La petite Aurore l’enfant martyre...), la production privée s’essouffle assez rapidement. Tandis qu’elle est à l’arrêt, c’est du déménagement des bureaux de l’Office national du film du Canada (ONF) à Montréal que vient la planche de salut. Dans les années qui suivent, plusieurs grands noms du cinéma québécois (Michel Brault, Gilles Carle, Gilles Groulx, Claude Jutra...) émergent des studios de l’organisme fédéral.

Dans les années 1960, la création de la SDICC et de la SODEC permet aux créateurs d’avoir accès à des sources de financement pérennes. On assiste alors à l’émergence d’un corpus fourni d’œuvres destinées au grand public dotées de qualités narratives et esthétiques rudimentaires, à l’instar de la vague des comédies érotiques initiée en 1969 par Valérie de Denis Héroux. Passée la Crise d’Octobre 1970 – qui a marqué une grande partie de la communauté cinématographique – arrive une période faste pour les cinéastes et leurs œuvres qui voyagent de plus en plus à l’étranger. Mais cet élan est coupé net par l’échec du référendum sur l’indépendance de 1980. Le cinéma québécois entre dans une période de morosité, qui durera jusqu’au succès commercial et critique sans précédent reçu par Le déclin de l’empire américain de Denys Arcand.

Depuis les années 1990, le nombre de productions disponibles sur les écrans a presque triplé. Les récits de fiction semblent avoir trouvé leur équilibre, entre drames d’auteur, comédies et films de genre. Renouvelant sans cesse son corpus de cinéastes, le cinéma québécois arrive à une forme de maturité. Les fictions québécoises continuent de voyager et d’engranger des prix dans les plus grands festivals de la planète.Toutefois, les problèmes de visibilité sur le plan du box office local sont encore importants, la dépendance des maisons de production aux institutions de financement est de plus en plus grande, et la place des femmes dans la production reste un combat plus que jamais d’actualité.

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L’arrivée du cinéma au Québec s’est faite six mois après que les spectateurs français aient découvert les « vues animées » des frères Lumière. Dix ans plus tard, Léo Ernest Ouimet, l’un des pionniers du cinéma francophone en Amérique du Nord ouvre la première salle de cinéma permanente à Montréal. L’Église catholique, alors toute-puissante, ne voit pas d’un bon œil l’arrivée de ces lieux de spectacle et tente par tous les moyens de restreindre leurs activités. Alors que J.-A. Hormier tourne Madeleine de Verchères. le tout premier long-métrage de fiction québécois, Monseigneur Albert Tessier et quelques autres ecclésiastes ayant saisi les vertus idéologiques et éducatives du cinéma, se lancent à leur tour dans la réalisation de documentaires. En 1937, l’abbé Maurice Proulx réalise En pays neufs, le premier long-métrage sonore québécois.

À l’approche de la Seconde Guerre mondiale, la cinématographie québécoise se met lentement en place sous l’impulsion d’entrepreneurs et cinéastes privés, tels J.-A. DeSève, Paul Langlais ou l’Abbé Jean-Marie Poitevin, auteur, en 1943, de À la croisée des chemins, le premier long-métrage de fiction québécois parlant. Bien qu’elle ait réussi à attirer les foules avec quelques films marquants (Le Père Chopin, Un homme et son péché, Le curé de village, La petite Aurore l’enfant martyre...), la production privée s’essouffle assez rapidement. Tandis qu’elle est à l’arrêt, c’est du déménagement des bureaux de l’Office national du film du Canada (ONF) à Montréal que vient la planche de salut. Dans les années qui suivent, plusieurs grands noms du cinéma québécois (Michel Brault, Gilles Carle, Gilles Groulx, Claude Jutra...) émergent des studios de l’organisme fédéral.

Dans les années 1960, la création de la SDICC et de la SODEC permet aux créateurs d’avoir accès à des sources de financement pérennes. On assiste alors à l’émergence d’un corpus fourni d’œuvres destinées au grand public dotées de qualités narratives et esthétiques rudimentaires, à l’instar de la vague des comédies érotiques initiée en 1969 par Valérie de Denis Héroux. Passée la Crise d’Octobre 1970 – qui a marqué une grande partie de la communauté cinématographique – arrive une période faste pour les cinéastes et leurs œuvres qui voyagent de plus en plus à l’étranger. Mais cet élan est coupé net par l’échec du référendum sur l’indépendance de 1980. Le cinéma québécois entre dans une période de morosité, qui durera jusqu’au succès commercial et critique sans précédent reçu par Le déclin de l’empire américain de Denys Arcand.

Depuis les années 1990, le nombre de productions disponibles sur les écrans a presque triplé. Les récits de fiction semblent avoir trouvé leur équilibre, entre drames d’auteur, comédies et films de genre. Renouvelant sans cesse son corpus de cinéastes, le cinéma québécois arrive à une forme de maturité. Les fictions québécoises continuent de voyager et d’engranger des prix dans les plus grands festivals de la planète.Toutefois, les problèmes de visibilité sur le plan du box office local sont encore importants, la dépendance des maisons de production aux institutions de financement est de plus en plus grande, et la place des femmes dans la production reste un combat plus que jamais d’actualité.

TI - Cinéma au Québec UR - https://fr.wikipedia.org/wiki/Cinéma_au_Québec ER -