TY - THES AU - Christian Roy AB -
Cette thèse porte sur l’histoire encore peu connue de la communauté japonaise du Québec, implantée essentiellement à Montréal. Sa fondation même est particulière, puisqu’elle est le fait d’un déplacement forcé. En 1942, le gouvernement fédéral met en place une politique visant la dispersion des gens d’origine japonaise à l’est du Canada. Vivant majoritairement en Colombie-Britannique, ils migreront principalement vers l’Alberta, l’Ontario et le Québec, où la population d’origine japonaise passe de 48 à 1130 individus entre 1941 et 1951. Cette croissance se maintiendra tout au long de la deuxième moitié du 20e siècle, à l’exception du recensement de 1981. La période étudiée se termine en 1988, au moment où le gouvernement fédéral présente des excuses officielles à la communauté et verse une compensation financière pour les torts subis durant la Deuxième Guerre mondiale.
La question d’intégration de ces immigrants forcés est fondamentale et permet de mieux comprendre ce processus chez les autres communautés ethnoculturelles. La grande majorité des Japonais qui arrivent au Québec à partir de 1942 sont des gens de la deuxième génération. Anglophones et pour la plupart protestants, ils arrivent dans un milieu majoritairement francophone et catholique. Qu’est-ce qui détermine leur choix de cette destination? Sur quelles bases ont-ils construit leur communauté? Les Japonais du Québec ont-ils tenté de passer inaperçus ou ont-ils mis en valeur leurs caractéristiques? Il faut également déterminer si le contexte linguistique et religieux du Québec a pu influencer l’évolution de ce groupe et constater si elle est différente des autres communautés japonaises du Canada.
La notion d’identité est aussi au cœur de l’histoire des Japonais du Québec. Les premiers migrants forment un ensemble disparate : à l’exception de leur origine ethnique, de leur expérience de la détention et de leur statut de réfugié involontaire, ils ont peu en commun. Certains proviennent de Vancouver, tandis que d’autres ont passé leur vie dans des petits villages de pêcheurs ou d’agriculteurs. Quelques-uns ont une formation universitaire, tandis que d’autres ont peu étudié. Les divisions existent également sur le plan religieux : la majorité est protestante, mais il y a aussi des catholiques et des bouddhistes. En outre, la composition de la communauté change et plus particulièrement au cours des années 1970, avec la montée de la troisième génération et l’arrivée de nouveaux immigrants japonais. L’un des objectifs de la thèse est donc de comprendre comment ces éléments ont réussi à former une communauté unie et durable.
Les principales associations japonaises, surtout politiques et culturelles sont étudiées. Le rôle des trois grandes religions présentes à l’intérieur de la communauté (bouddhiste, protestante et catholique) est également analysée. L’objectif est de voir en quoi elles ont pu aider ou nuire à l’intégration des Japonais à Montréal. Les réactions des Québécois à l’égard de cette petite communauté sont abordées, depuis la fondation de la communauté jusqu’aux années 1980. La thèse comprend également les traces de cette présence à Montréal, que ce soit par les initiatives de la communauté pour se faire connaître ou encore par des Japonais qui se sont illustrés sur la scène municipale ou provinciale.
La section anglaise du Montreal Bulletin, le journal communautaire qui parait en 1946 et qui est encore publié de nos jours, a été dépouillée systématiquement jusqu’en 1988. Il offre des informations précieuses sur l’évolution de la communauté japonaise de Montréal et ce, sur des sujets aussi divers que la vie associative, les perceptions à l’égard du Québec ou encore le mouvement de reconnaissance des années 1980. Pour leur part, les archives de la communauté japonaise offrent des renseignements sur le fonctionnement de plusieurs associations et des gens impliqués dans la communauté, qu’ils soient d’origine japonaise ou non. Les principaux journaux montréalais, ainsi que le journal nippo-canadien The New Canadian, offrent un bon aperçu de la place des Japonais du Québec dans leur société d’accueil ainsi que dans la communauté japonaise à l’échelle nationale.
CY - Montréal DA - 2016 M3 - Thèse de doctorat N2 -Cette thèse porte sur l’histoire encore peu connue de la communauté japonaise du Québec, implantée essentiellement à Montréal. Sa fondation même est particulière, puisqu’elle est le fait d’un déplacement forcé. En 1942, le gouvernement fédéral met en place une politique visant la dispersion des gens d’origine japonaise à l’est du Canada. Vivant majoritairement en Colombie-Britannique, ils migreront principalement vers l’Alberta, l’Ontario et le Québec, où la population d’origine japonaise passe de 48 à 1130 individus entre 1941 et 1951. Cette croissance se maintiendra tout au long de la deuxième moitié du 20e siècle, à l’exception du recensement de 1981. La période étudiée se termine en 1988, au moment où le gouvernement fédéral présente des excuses officielles à la communauté et verse une compensation financière pour les torts subis durant la Deuxième Guerre mondiale.
La question d’intégration de ces immigrants forcés est fondamentale et permet de mieux comprendre ce processus chez les autres communautés ethnoculturelles. La grande majorité des Japonais qui arrivent au Québec à partir de 1942 sont des gens de la deuxième génération. Anglophones et pour la plupart protestants, ils arrivent dans un milieu majoritairement francophone et catholique. Qu’est-ce qui détermine leur choix de cette destination? Sur quelles bases ont-ils construit leur communauté? Les Japonais du Québec ont-ils tenté de passer inaperçus ou ont-ils mis en valeur leurs caractéristiques? Il faut également déterminer si le contexte linguistique et religieux du Québec a pu influencer l’évolution de ce groupe et constater si elle est différente des autres communautés japonaises du Canada.
La notion d’identité est aussi au cœur de l’histoire des Japonais du Québec. Les premiers migrants forment un ensemble disparate : à l’exception de leur origine ethnique, de leur expérience de la détention et de leur statut de réfugié involontaire, ils ont peu en commun. Certains proviennent de Vancouver, tandis que d’autres ont passé leur vie dans des petits villages de pêcheurs ou d’agriculteurs. Quelques-uns ont une formation universitaire, tandis que d’autres ont peu étudié. Les divisions existent également sur le plan religieux : la majorité est protestante, mais il y a aussi des catholiques et des bouddhistes. En outre, la composition de la communauté change et plus particulièrement au cours des années 1970, avec la montée de la troisième génération et l’arrivée de nouveaux immigrants japonais. L’un des objectifs de la thèse est donc de comprendre comment ces éléments ont réussi à former une communauté unie et durable.
Les principales associations japonaises, surtout politiques et culturelles sont étudiées. Le rôle des trois grandes religions présentes à l’intérieur de la communauté (bouddhiste, protestante et catholique) est également analysée. L’objectif est de voir en quoi elles ont pu aider ou nuire à l’intégration des Japonais à Montréal. Les réactions des Québécois à l’égard de cette petite communauté sont abordées, depuis la fondation de la communauté jusqu’aux années 1980. La thèse comprend également les traces de cette présence à Montréal, que ce soit par les initiatives de la communauté pour se faire connaître ou encore par des Japonais qui se sont illustrés sur la scène municipale ou provinciale.
La section anglaise du Montreal Bulletin, le journal communautaire qui parait en 1946 et qui est encore publié de nos jours, a été dépouillée systématiquement jusqu’en 1988. Il offre des informations précieuses sur l’évolution de la communauté japonaise de Montréal et ce, sur des sujets aussi divers que la vie associative, les perceptions à l’égard du Québec ou encore le mouvement de reconnaissance des années 1980. Pour leur part, les archives de la communauté japonaise offrent des renseignements sur le fonctionnement de plusieurs associations et des gens impliqués dans la communauté, qu’ils soient d’origine japonaise ou non. Les principaux journaux montréalais, ainsi que le journal nippo-canadien The New Canadian, offrent un bon aperçu de la place des Japonais du Québec dans leur société d’accueil ainsi que dans la communauté japonaise à l’échelle nationale.
PB - Université du Québec à Montréal PP - Montréal PY - 2016 EP - 543 TI - Histoire de la communauté japonaise du Québec, 1942-1988 UR - http://archipel.uqam.ca/id/eprint/9542 ER -