TY - THES AU - Christine Hudon AB -
Cette étude s’intéresse à l’action pastorale des prêtres et à la vie religieuse dans le diocèse de Saint-Hyacinthe entre 1820 et 1875. Elle vise à saisir les contenus spirituels et théologiques de l’ultramontanisme, à montrer comment ils modifièrent l’idéal sacerdotal et les modalités d’expression de la foi en valorisant une piété démonstrative. Une attention particulière est portée au milieu paroissial, cadre de référence où les catholiques pratiquaient leur religion sous la direction spirituelle de leur curé. Les comportements religieux sont étudiés en rapport avec le milieu dans lequel ils s’inscrivaient, afin de mettre en évidence la diversité des expériences, les adaptations et les évolutions spécifiques. De nombreuses sources, manuscrites et imprimées, de nature qualitative et quantitative, ponctuelle et sérielle, sont mises à contribution. Cette approche apporte un éclairage inédit sur le XIXe siècle religieux en montrant que le « renouveau » est un processus graduel qui résulte avant tout d’une modification de la pastorale et de la discipline ecclésiale et qu’il n’a pas touché de la même façon toutes les paroisses.
Les trois chapitres qui forment la première partie font état des caractéristiques géographiques et humaines du diocèse, du resserrement du maillage paroissial et des enjeux matériels, sociaux et spirituels entourant la création et l’administration des paroisses. Graduellement, le territoire diocésain est découpé en de nombreuses unités pastorales qui permettent de dispenser les services religieux aux fidèles. Les limites paroissiales et l’espace sacré évoluent et se transforment au cours du siècle. Les paroisses ne sont pas identiques. Plus anciennes et homogènes sur les plans ethnique et confessionnel, les communautés de l’aire seigneuriale se distinguent de celles des Cantons de l’Est où les anglo-protestants sont nombreux. Créées dans la seconde moitié du XIXe siècle, ces dernières sont généralement pourvues d’un équipement religieux fort réduit. Plusieurs n’ont pas de curé résidant. Leurs habitants doivent attendre la visite d’un missionnaire des environs pour pouvoir entendre la messe et recevoir les sacrements.
Les chapitres quatre, cinq et six traitent successivement du recrutement, des études et de la carrière du clergé. Grâce, notamment, à l’extension du réseau scolaire, celui-ci est de plus en plus nombreux. Formé dans les collèges-séminaires, il est initié, à compter des années 1840, à la théologie morale de saint Alphonse-Marie de Liguori qui prône une conduite plus souple au confessionnal et cherche à encourager la communion fréquente et la dévotion à la Vierge Marie. L’ecclésiologie romaine est aussi diffusée et contribue à affermir la vision hiérarchisée de l’Église. De plus en plus, les clercs doivent faire corps autour de l’épiscopat, autoritaire et directif.
La dernière partie, composée de deux chapitres, est consacrée aux moyens mis en œuvre pour instruire les fidèles ainsi qu’à la pratique sacramentaire. Elle montre les continuités et les changements dans le pastorat. Un message moralisateur et culpabilisant imprègne, tout au long du XIXe siècle, le discours clérical. Cependant, à travers les sermons dominicaux, les retraites, les neuvaines et les jubilés, se profilent, à partir surtout des années 1840, des propos sécurisants qui promettent aux fidèles le salut éternel s’ils accomplissent divers gestes de piété. Avec des succès variables, le clergé s’efforce d’établir des associations pieuses, pourvues d’abondantes indulgences. Faisant preuve de mansuétude, il recourt moins fréquemment au délai d’absolution. En parallèle, le ton à l’égard des récalcitrants se durcit. Au total, la stratégie cléricale oscille entre l’assouplissement des règles et leur renforcement Cette pastorale connaît des succès certains, mais elle a aussi ses limites. À la fin des années 1870, des paroisses des Cantons de l’Est s’écartent encore des prescriptions cléricales.
CY - Trois-Rivières DA - 1994 M3 - Thèse de doctorat N2 -Cette étude s’intéresse à l’action pastorale des prêtres et à la vie religieuse dans le diocèse de Saint-Hyacinthe entre 1820 et 1875. Elle vise à saisir les contenus spirituels et théologiques de l’ultramontanisme, à montrer comment ils modifièrent l’idéal sacerdotal et les modalités d’expression de la foi en valorisant une piété démonstrative. Une attention particulière est portée au milieu paroissial, cadre de référence où les catholiques pratiquaient leur religion sous la direction spirituelle de leur curé. Les comportements religieux sont étudiés en rapport avec le milieu dans lequel ils s’inscrivaient, afin de mettre en évidence la diversité des expériences, les adaptations et les évolutions spécifiques. De nombreuses sources, manuscrites et imprimées, de nature qualitative et quantitative, ponctuelle et sérielle, sont mises à contribution. Cette approche apporte un éclairage inédit sur le XIXe siècle religieux en montrant que le « renouveau » est un processus graduel qui résulte avant tout d’une modification de la pastorale et de la discipline ecclésiale et qu’il n’a pas touché de la même façon toutes les paroisses.
Les trois chapitres qui forment la première partie font état des caractéristiques géographiques et humaines du diocèse, du resserrement du maillage paroissial et des enjeux matériels, sociaux et spirituels entourant la création et l’administration des paroisses. Graduellement, le territoire diocésain est découpé en de nombreuses unités pastorales qui permettent de dispenser les services religieux aux fidèles. Les limites paroissiales et l’espace sacré évoluent et se transforment au cours du siècle. Les paroisses ne sont pas identiques. Plus anciennes et homogènes sur les plans ethnique et confessionnel, les communautés de l’aire seigneuriale se distinguent de celles des Cantons de l’Est où les anglo-protestants sont nombreux. Créées dans la seconde moitié du XIXe siècle, ces dernières sont généralement pourvues d’un équipement religieux fort réduit. Plusieurs n’ont pas de curé résidant. Leurs habitants doivent attendre la visite d’un missionnaire des environs pour pouvoir entendre la messe et recevoir les sacrements.
Les chapitres quatre, cinq et six traitent successivement du recrutement, des études et de la carrière du clergé. Grâce, notamment, à l’extension du réseau scolaire, celui-ci est de plus en plus nombreux. Formé dans les collèges-séminaires, il est initié, à compter des années 1840, à la théologie morale de saint Alphonse-Marie de Liguori qui prône une conduite plus souple au confessionnal et cherche à encourager la communion fréquente et la dévotion à la Vierge Marie. L’ecclésiologie romaine est aussi diffusée et contribue à affermir la vision hiérarchisée de l’Église. De plus en plus, les clercs doivent faire corps autour de l’épiscopat, autoritaire et directif.
La dernière partie, composée de deux chapitres, est consacrée aux moyens mis en œuvre pour instruire les fidèles ainsi qu’à la pratique sacramentaire. Elle montre les continuités et les changements dans le pastorat. Un message moralisateur et culpabilisant imprègne, tout au long du XIXe siècle, le discours clérical. Cependant, à travers les sermons dominicaux, les retraites, les neuvaines et les jubilés, se profilent, à partir surtout des années 1840, des propos sécurisants qui promettent aux fidèles le salut éternel s’ils accomplissent divers gestes de piété. Avec des succès variables, le clergé s’efforce d’établir des associations pieuses, pourvues d’abondantes indulgences. Faisant preuve de mansuétude, il recourt moins fréquemment au délai d’absolution. En parallèle, le ton à l’égard des récalcitrants se durcit. Au total, la stratégie cléricale oscille entre l’assouplissement des règles et leur renforcement Cette pastorale connaît des succès certains, mais elle a aussi ses limites. À la fin des années 1870, des paroisses des Cantons de l’Est s’écartent encore des prescriptions cléricales.
PB - Université du Québec à Trois-Rivières PP - Trois-Rivières PY - 1994 EP - 505 TI - Encadrement clérical et vie religieuse dans le diocèse de Saint-Hyacinthe, 1820-1875 UR - https://depot-e.uqtr.ca/id/eprint/6698 ER -