TY - THES AU - Caroline Truchon AB -
Cette thèse porte sur la culture de la collection en tant que fait social. Elle étudie d’abord les discours tenus par les collectionneurs et les regroupements de collectionneurs à propos de leur pratique. Cet examen révèle les motivations qui justifient socialement un geste essentiellement individualiste en le rattachant à des bénéfices collectifs : bonification de la connaissance historique, construction de l’identité nationale, éducation citoyenne. Les collectionneurs propagent une vision utilitaire de leur activité, rationalisant un passe-temps qui a mauvaise presse. L’analyse permet aussi de mettre au jour les caractéristiques qui fondent l’image du praticien idéal et les critères de valorisation de la collection particulière et des éléments qui la composent. La thèse envisage également le collectionnement comme pratique et démontre que collectionner consiste à poser une série de gestes qui peuvent être regroupés en trois catégories d’actions principales : l’acquisition, la gestion et la diffusion. Elle décrit comment et auprès de qui les collectionneurs acquièrent les objets et révèle l’importance des réseaux locaux et internationaux de transactions. Elle met ensuite en évidence les soins apportés aux objets dans le cadre de la gestion de la collection : préparation, nettoyage, accrochage, rangement, classement, inventaire et catalogage. Elle établit finalement que la monstration s’effectue à différentes occasions et sous diverses formes devant un public choisi.
La thèse propose une histoire culturelle de la pratique de la collection, et non une étude des collections. Les objets accumulés et classés (monnaies, médailles, timbres, artefacts amérindiens, objets archéologiques, œuvres et objets d’art, autographes, livres, documents anciens, spécimens d’histoire naturelle) ne sont pas considérés en eux-mêmes mais comme production d’une démarche qui est la matière véritable de la recherche. Elle présente une lecture critique du collectionnement et appréhende les aspirations, les croyances, les valeurs, les représentations des collectionneurs. Car collectionner est une façon d’organiser l’univers et la collection traduit, par les choix opérés dans la sélection de pièces et leur ordonnancement, une manière de voir le monde et de le comprendre. La pratique ainsi considérée est une voie permettant d’étudier la sociabilité masculine, la signification de notions telle que la virilité ou la nation, et l’importance faite à l’histoire, à la science et à l’éducation publique.
CY - Montréal DA - 12/2014 M3 - Thèse de doctorat N2 -Cette thèse porte sur la culture de la collection en tant que fait social. Elle étudie d’abord les discours tenus par les collectionneurs et les regroupements de collectionneurs à propos de leur pratique. Cet examen révèle les motivations qui justifient socialement un geste essentiellement individualiste en le rattachant à des bénéfices collectifs : bonification de la connaissance historique, construction de l’identité nationale, éducation citoyenne. Les collectionneurs propagent une vision utilitaire de leur activité, rationalisant un passe-temps qui a mauvaise presse. L’analyse permet aussi de mettre au jour les caractéristiques qui fondent l’image du praticien idéal et les critères de valorisation de la collection particulière et des éléments qui la composent. La thèse envisage également le collectionnement comme pratique et démontre que collectionner consiste à poser une série de gestes qui peuvent être regroupés en trois catégories d’actions principales : l’acquisition, la gestion et la diffusion. Elle décrit comment et auprès de qui les collectionneurs acquièrent les objets et révèle l’importance des réseaux locaux et internationaux de transactions. Elle met ensuite en évidence les soins apportés aux objets dans le cadre de la gestion de la collection : préparation, nettoyage, accrochage, rangement, classement, inventaire et catalogage. Elle établit finalement que la monstration s’effectue à différentes occasions et sous diverses formes devant un public choisi.
La thèse propose une histoire culturelle de la pratique de la collection, et non une étude des collections. Les objets accumulés et classés (monnaies, médailles, timbres, artefacts amérindiens, objets archéologiques, œuvres et objets d’art, autographes, livres, documents anciens, spécimens d’histoire naturelle) ne sont pas considérés en eux-mêmes mais comme production d’une démarche qui est la matière véritable de la recherche. Elle présente une lecture critique du collectionnement et appréhende les aspirations, les croyances, les valeurs, les représentations des collectionneurs. Car collectionner est une façon d’organiser l’univers et la collection traduit, par les choix opérés dans la sélection de pièces et leur ordonnancement, une manière de voir le monde et de le comprendre. La pratique ainsi considérée est une voie permettant d’étudier la sociabilité masculine, la signification de notions telle que la virilité ou la nation, et l’importance faite à l’histoire, à la science et à l’éducation publique.
PB - Université de Montréal PP - Montréal PY - 2014 EP - 343 TI - Entre passion et raison : une histoire du collectionnement privé à Montréal (1850-1910) UR - http://hdl.handle.net/1866/18363 ER -