TY - THES AU - Sarah Trainor Schmidt AB -

La ville de Montréal a été témoin d’une prolifération de parcs, de jardins et de terrains de jeu pendant la fin du dix-neuvième et le début du vingtième siècle. Produits par le développement du capitalisme urbain, ces espaces profondément idéologiques empreints d’un genre, d’une classe, d’une ethnicité et d’une sexualité particuliers constituent la matière du présent mémoire. Passant du parc panoramique au jardin public et au terrain de jeu, la présente étude recense les rapports entre le pouvoir de construire un espace, les valeurs qui y sont marquées, et un système de réglementation conçu soit pour en interdire l’accès aux moins puissants ou en expulser ceux et celles qui défiaient ces valeurs. Ce mémoire fait le lien entre le développment inégal des parcs, jardins et terrains de jeu, à Montréal, à la puissance inégale des différentes classes et groupes ethniques. On y relie l’installation de ces lieux, en tant qu’enclaves domestiques pour les familles en général et les femmes en particulier, à leur fonction : lieux où faire respecter la bienséance féminine, une (hétéro)sexualité respectable et la vie de famille bourgeoise. Le mémoire donne à voir comment les personnes qui incarnaient les troubles sociaux, les désordres économiques et le chaos sexuel - le buveur, le vagabond et la jeune ouvrière aux mœurs légères - subissaient une politique d’exclusion. L’auteure relève le mécanisme par lequel les partisans des terrains de jeu, la Montreal Parks and Playgrounds Association de l’élite anglophone, manipulaient l’espace réservé au jeu et s’en servaient pour réfréner les vices masculins et maîtriser les pulsions hétérosexuelles des hommes, ainsi qu’à former les garçons des classes ouvrières à devenir de bons citoyens et des ouvriers soumis dans le pays (anglo-saxon). Le mémoire constitue ainsi une histoire au cours de laquelle on peut recenser les moyens employés par les puissants bâtisseurs de ces espaces sexuellement marqués pour faciliter la codification de normes et justifier la punition des déviants.

DA - 1996 M3 - Mémoire de maîtrise N2 -

La ville de Montréal a été témoin d’une prolifération de parcs, de jardins et de terrains de jeu pendant la fin du dix-neuvième et le début du vingtième siècle. Produits par le développement du capitalisme urbain, ces espaces profondément idéologiques empreints d’un genre, d’une classe, d’une ethnicité et d’une sexualité particuliers constituent la matière du présent mémoire. Passant du parc panoramique au jardin public et au terrain de jeu, la présente étude recense les rapports entre le pouvoir de construire un espace, les valeurs qui y sont marquées, et un système de réglementation conçu soit pour en interdire l’accès aux moins puissants ou en expulser ceux et celles qui défiaient ces valeurs. Ce mémoire fait le lien entre le développment inégal des parcs, jardins et terrains de jeu, à Montréal, à la puissance inégale des différentes classes et groupes ethniques. On y relie l’installation de ces lieux, en tant qu’enclaves domestiques pour les familles en général et les femmes en particulier, à leur fonction : lieux où faire respecter la bienséance féminine, une (hétéro)sexualité respectable et la vie de famille bourgeoise. Le mémoire donne à voir comment les personnes qui incarnaient les troubles sociaux, les désordres économiques et le chaos sexuel - le buveur, le vagabond et la jeune ouvrière aux mœurs légères - subissaient une politique d’exclusion. L’auteure relève le mécanisme par lequel les partisans des terrains de jeu, la Montreal Parks and Playgrounds Association de l’élite anglophone, manipulaient l’espace réservé au jeu et s’en servaient pour réfréner les vices masculins et maîtriser les pulsions hétérosexuelles des hommes, ainsi qu’à former les garçons des classes ouvrières à devenir de bons citoyens et des ouvriers soumis dans le pays (anglo-saxon). Le mémoire constitue ainsi une histoire au cours de laquelle on peut recenser les moyens employés par les puissants bâtisseurs de ces espaces sexuellement marqués pour faciliter la codification de normes et justifier la punition des déviants.

PB - Université McGill PY - 1996 EP - 204 TI - Domesticating Parks and Mastering Playgrounds: Sexuality, Power and Place in Montreal, 1870-1930 UR - https://escholarship.mcgill.ca/concern/theses/cc08hh62x ER -