TY - THES AU - Marie-Hélène Lachance AB -
Ce mémoire met en lumière les mécanismes aboutissant à la naissance et les paramètres régissant la croissance d’un nouvel espace urbain dans la périphérie de Montréal. Cette étude s’intéresse au cas de Rosemont, banlieue de l’est de l’île, dont la première phase de développement se situe entre 1892 et 1910. Dans quel contexte particulier naît cette banlieue et quels sont les éléments moteurs de son développement? Le territoire étudié, aujourd’hui désigné comme le Vieux Rosemont, correspond à l’ancienne terre agricole Crawford et au lot cadastral 172. Il est convoité par les promoteurs fonciers au tout début du XXe siècle. Cet intérêt est étroitement lié à l’achat de terrains situés juste au sud du territoire en question par le Canadien Pacifique dans le but d’y construire les usines Angus. En 1903, la compagnie de promotion, la Rosemount Land Improvement Company, acquiert l’ensemble du lot 172 et le partage en 2553 lots à bâtir, tandis que le battage publicitaire débute dans les journaux montréalais. Le chapitre Il s’attache à dévoiler la stratégie des promoteurs dans Rosemont, mais également à comprendre comment le territoire se transforme. Le chapitre III de ce mémoire se consacre à la population s’établissant dans cette nouvelle banlieue. La consultation de plusieurs sources, spécialement la liste nominative du recensement fédéral de 1911, permet un portrait de la population de Rosemont vers 1910. C’est une population ouvrière comptant une majorité de travailleurs qualifiés disposant de salaires relativement élevés. Contrairement à d’autres quartiers ouvriers, une proportion importante des chefs de ménage sont propriétaires de leur logement. Même si plusieurs groupes ethniques sont représentés, la population est surtout partagée entre Canadiens français et Canadiens anglais sans toutefois qu’il y existe de différenciation spatiale. Une grande part des lots demeurant vacants jusqu’en 1910 et même au-delà, le succès des promoteurs et l’attraction exercée par la présence des ateliers Angus méritent certaines nuances. Dans un contexte métropolitain où il existe une certaine forme de compétition entre banlieues, l’installation d’une grande entreprise n’entraîne pas nécessairement une croissance démographique rapide. Le territoire rosemontois est voisin de quartiers anciens, mieux dotés sur le plan des infrastructures et offrant un bassin d’emplois vaste et varié; ils attirent davantage les familles ouvrières. Manifestement, la stratégie de promotion de la Rosemount Land repose sur la seule présence d’Angus s’avère être, du moins avant la Première Guerre mondiale, insuffisante pour qu’une population s’installe massivement et rapidement dans Rosemont.
DA - 2009 M3 - Mémoire de maîtrise N2 -Ce mémoire met en lumière les mécanismes aboutissant à la naissance et les paramètres régissant la croissance d’un nouvel espace urbain dans la périphérie de Montréal. Cette étude s’intéresse au cas de Rosemont, banlieue de l’est de l’île, dont la première phase de développement se situe entre 1892 et 1910. Dans quel contexte particulier naît cette banlieue et quels sont les éléments moteurs de son développement? Le territoire étudié, aujourd’hui désigné comme le Vieux Rosemont, correspond à l’ancienne terre agricole Crawford et au lot cadastral 172. Il est convoité par les promoteurs fonciers au tout début du XXe siècle. Cet intérêt est étroitement lié à l’achat de terrains situés juste au sud du territoire en question par le Canadien Pacifique dans le but d’y construire les usines Angus. En 1903, la compagnie de promotion, la Rosemount Land Improvement Company, acquiert l’ensemble du lot 172 et le partage en 2553 lots à bâtir, tandis que le battage publicitaire débute dans les journaux montréalais. Le chapitre Il s’attache à dévoiler la stratégie des promoteurs dans Rosemont, mais également à comprendre comment le territoire se transforme. Le chapitre III de ce mémoire se consacre à la population s’établissant dans cette nouvelle banlieue. La consultation de plusieurs sources, spécialement la liste nominative du recensement fédéral de 1911, permet un portrait de la population de Rosemont vers 1910. C’est une population ouvrière comptant une majorité de travailleurs qualifiés disposant de salaires relativement élevés. Contrairement à d’autres quartiers ouvriers, une proportion importante des chefs de ménage sont propriétaires de leur logement. Même si plusieurs groupes ethniques sont représentés, la population est surtout partagée entre Canadiens français et Canadiens anglais sans toutefois qu’il y existe de différenciation spatiale. Une grande part des lots demeurant vacants jusqu’en 1910 et même au-delà, le succès des promoteurs et l’attraction exercée par la présence des ateliers Angus méritent certaines nuances. Dans un contexte métropolitain où il existe une certaine forme de compétition entre banlieues, l’installation d’une grande entreprise n’entraîne pas nécessairement une croissance démographique rapide. Le territoire rosemontois est voisin de quartiers anciens, mieux dotés sur le plan des infrastructures et offrant un bassin d’emplois vaste et varié; ils attirent davantage les familles ouvrières. Manifestement, la stratégie de promotion de la Rosemount Land repose sur la seule présence d’Angus s’avère être, du moins avant la Première Guerre mondiale, insuffisante pour qu’une population s’installe massivement et rapidement dans Rosemont.
PB - Université du Québec à Montréal PY - 2009 EP - 98 TI - De l’espace rural à la banlieue industrielle : le quartier Rosemont, 1892-1911 UR - http://www.archipel.uqam.ca/2329 ER -