TY - THES AU - Manon Bussière AB -
Jusqu’à récemment, la plupart des études canadiennes et étrangères ont abordé la route à partir de considérations essentiellement économiques, politiques ou techniques, s’attachant à mettre en évidence son rôle majeur dans la structuration d’un espace national et d’une économie de marché. Or, depuis peu, de nouveaux courants de recherche sont venus placer la route au cœur d’un univers de symboles et de représentations qui la particularisent désormais en tant qu’espace identitaire. Notre thèse sur l’évolution du système routier et de ses représentations au Centre-du-Québec, entre le milieu du XVIIIe siècle et le milieu du siècle suivant, s’inscrit dans cet effort de renouvellement des perspectives. Nous avons choisi d’appréhender la route non seulement comme un support matériel à la vie de relations, mais également une production sociale originale, résultant des interactions continuelles entre les acteurs à l’œuvre tant à l’échelle locale que globale. Mettant à profit une base documentaire riche et diversifiée (procès-verbaux des grands voyers et documents afférents, rapports administratifs, témoignages de contemporains, etc.), nous tentons de reconstituer la genèse et les mutations des chemins, tout en cernant le rôle des acteurs sociaux et autres agents du changement.
Nous proposons une périodisation des transformations de la route en deux étapes distinctes. Dans un premier temps (1706-1790), le régime des grands voyers, avalisé par les autorités coloniales françaises puis britanniques, s’organise et se consolide progressivement, participant de la construction de l’État aussi bien que de la voie publique. L’infrastructure routière apparaît alors rudimentaire : elle se résume bien souvent à un simple axe local, qui suffit néanmoins aux besoins encore limités du faible nombre d’occupants. Puis, les années 1790 marquent les débuts d’un temps nouveau, caractérisé à la fois par une décentralisation administrative, par une prédominance du droit sur les obligations coutumières et par l’ouverture à la colonisation des seigneuries de l’intérieur et des cantons. Bien que le besoin de chemins publics se fasse dès lors plus pressant, le réseau routier s’implante lentement, surtout en territoire cantonal, où l’aménagement et l’entretien des voies posent des difficultés particulières. L’abolition du régime des grands voyers au profit d’une gestion plus locale de la route se présentera dans les années 1840 comme la solution aux problèmes de voirie, et annonce en cela le passage au mode de gestion municipale.
DA - 2009 M3 - Thèse de doctorat N2 -Jusqu’à récemment, la plupart des études canadiennes et étrangères ont abordé la route à partir de considérations essentiellement économiques, politiques ou techniques, s’attachant à mettre en évidence son rôle majeur dans la structuration d’un espace national et d’une économie de marché. Or, depuis peu, de nouveaux courants de recherche sont venus placer la route au cœur d’un univers de symboles et de représentations qui la particularisent désormais en tant qu’espace identitaire. Notre thèse sur l’évolution du système routier et de ses représentations au Centre-du-Québec, entre le milieu du XVIIIe siècle et le milieu du siècle suivant, s’inscrit dans cet effort de renouvellement des perspectives. Nous avons choisi d’appréhender la route non seulement comme un support matériel à la vie de relations, mais également une production sociale originale, résultant des interactions continuelles entre les acteurs à l’œuvre tant à l’échelle locale que globale. Mettant à profit une base documentaire riche et diversifiée (procès-verbaux des grands voyers et documents afférents, rapports administratifs, témoignages de contemporains, etc.), nous tentons de reconstituer la genèse et les mutations des chemins, tout en cernant le rôle des acteurs sociaux et autres agents du changement.
Nous proposons une périodisation des transformations de la route en deux étapes distinctes. Dans un premier temps (1706-1790), le régime des grands voyers, avalisé par les autorités coloniales françaises puis britanniques, s’organise et se consolide progressivement, participant de la construction de l’État aussi bien que de la voie publique. L’infrastructure routière apparaît alors rudimentaire : elle se résume bien souvent à un simple axe local, qui suffit néanmoins aux besoins encore limités du faible nombre d’occupants. Puis, les années 1790 marquent les débuts d’un temps nouveau, caractérisé à la fois par une décentralisation administrative, par une prédominance du droit sur les obligations coutumières et par l’ouverture à la colonisation des seigneuries de l’intérieur et des cantons. Bien que le besoin de chemins publics se fasse dès lors plus pressant, le réseau routier s’implante lentement, surtout en territoire cantonal, où l’aménagement et l’entretien des voies posent des difficultés particulières. L’abolition du régime des grands voyers au profit d’une gestion plus locale de la route se présentera dans les années 1840 comme la solution aux problèmes de voirie, et annonce en cela le passage au mode de gestion municipale.
PB - Université du Québec à Trois-Rivières PY - 2009 EP - 422 TI - De la voie de passage au chemin public. Le réseau routier et ses représentations dans la province de Québec : l’exemple du Centre-du-Québec, 1706-1841 UR - https://depot-e.uqtr.ca/1283 ER -