TY - THES AU - Maxime Forcier AB -
Ce mémoire cherche à opposer deux méthodes de prise en charge des ivrognes en institutions à Montréal entre 1870 et 1921, soit celle des pauvres ivrognes urbains et celle des patients payants des asiles privés. Il s’agit en fait d’apporter notre contribution à l’histoire sociale de l’alcool qui a surtout abordé les thèmes de la tempérance et de la prohibition. Notre étude s’inscrit par ailleurs dans la continuité des études menées sur la problématique de l’enfermement au Québec au 19e siècle. La démarche adoptée consiste principalement à analyser les registres d’entrées des institutions qui accueillent des ivrognes pour des fins pénales ou thérapeutiques, c’est-à-dire la prison commune, les deux asiles publics d’aliénés montréalais et trois établissements privés pour ivrognes.
Nous avons ainsi montré que l’emprisonnement des ivrognes constitue la réponse la plus extrême pour palier au problème de l’alcoolisation des classes populaires. La répression de l’ivrognerie s’est par ailleurs avérée plus sévère à l’endroit des femmes, lesquelles doivent généralement subir des peines plus longues que les hommes. Les ivrognes qui, après quelques jours d’emprisonnement, présentaient des signes d’aliénation mentale étaient quant à eux conduits en asile d’aliénés le temps de recouvrer leur entière lucidité. L’enfermement des ivrognes en prison et en asile fut très tôt jugé inefficace par bon nombre d’observateurs du réseau carcéral et asilaire québécois. De nombreuses voix se sont ainsi élevées pour réclamer l’établissement d’institutions spéciales pour ivrognes. En fait, si les ivrognes curables devaient être traités dans des asiles spéciaux, les incurables, c’est-àdire essentiellement, les récidivistes, devaient quant à eux être séquestrés dans des hospices ou des colonies industrielles. Ces projets sont restés lettre morte, du moins au cours de la période étudiée, le gouvernement préférant maintenir la solution pénale.
Le traitement de l’alcoolisme dans des institutions spéciales est resté un privilège réservé à une clientèle payante qui provient essentiellement des classes favorisées. Ces institutions qui sont, à toutes fins pratiques, des maisons de santé, sont aménagées de manière à garantir le confort de leur clientèle. Cependant, nous avons pu différencier les institutions à clientèle masculine et mixte de celle réservée exclusivement aux femmes. Celle-ci s’est distinguée par son côté austère qui n’est pas sans rapport avec le type de traitement contre l’alcoolisme qui y est administré. En somme, nous avons pu affirmer que la prise en charge des personnes qui sont aux prises avec un problème d’alcool au tournant du 20e siècle diffère selon des différences socio-économiques.
DA - 2004 M3 - Mémoire de maîtrise N2 -Ce mémoire cherche à opposer deux méthodes de prise en charge des ivrognes en institutions à Montréal entre 1870 et 1921, soit celle des pauvres ivrognes urbains et celle des patients payants des asiles privés. Il s’agit en fait d’apporter notre contribution à l’histoire sociale de l’alcool qui a surtout abordé les thèmes de la tempérance et de la prohibition. Notre étude s’inscrit par ailleurs dans la continuité des études menées sur la problématique de l’enfermement au Québec au 19e siècle. La démarche adoptée consiste principalement à analyser les registres d’entrées des institutions qui accueillent des ivrognes pour des fins pénales ou thérapeutiques, c’est-à-dire la prison commune, les deux asiles publics d’aliénés montréalais et trois établissements privés pour ivrognes.
Nous avons ainsi montré que l’emprisonnement des ivrognes constitue la réponse la plus extrême pour palier au problème de l’alcoolisation des classes populaires. La répression de l’ivrognerie s’est par ailleurs avérée plus sévère à l’endroit des femmes, lesquelles doivent généralement subir des peines plus longues que les hommes. Les ivrognes qui, après quelques jours d’emprisonnement, présentaient des signes d’aliénation mentale étaient quant à eux conduits en asile d’aliénés le temps de recouvrer leur entière lucidité. L’enfermement des ivrognes en prison et en asile fut très tôt jugé inefficace par bon nombre d’observateurs du réseau carcéral et asilaire québécois. De nombreuses voix se sont ainsi élevées pour réclamer l’établissement d’institutions spéciales pour ivrognes. En fait, si les ivrognes curables devaient être traités dans des asiles spéciaux, les incurables, c’est-àdire essentiellement, les récidivistes, devaient quant à eux être séquestrés dans des hospices ou des colonies industrielles. Ces projets sont restés lettre morte, du moins au cours de la période étudiée, le gouvernement préférant maintenir la solution pénale.
Le traitement de l’alcoolisme dans des institutions spéciales est resté un privilège réservé à une clientèle payante qui provient essentiellement des classes favorisées. Ces institutions qui sont, à toutes fins pratiques, des maisons de santé, sont aménagées de manière à garantir le confort de leur clientèle. Cependant, nous avons pu différencier les institutions à clientèle masculine et mixte de celle réservée exclusivement aux femmes. Celle-ci s’est distinguée par son côté austère qui n’est pas sans rapport avec le type de traitement contre l’alcoolisme qui y est administré. En somme, nous avons pu affirmer que la prise en charge des personnes qui sont aux prises avec un problème d’alcool au tournant du 20e siècle diffère selon des différences socio-économiques.
PB - Université du Québec à Montréal PY - 2004 EP - 149 TI - Alcoolisme, crime et folie : l’enfermement des ivrognes à Montréal (1870-1921) ER -