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Au cours de la deuxième moitié du XIXe siècle, Joliette s’impose comme le plus important centre de développement régional de Lanaudière. Le nombre d’habitants passe de 600 en 1840 à 2500 en 1860 et atteint 4220 habitants à la fin du XIXe siècle. Industriels, notables et marchands venus prendre part à l’industrialisation exercent rapidement un contrôle politique, économique et culturel sur la ville. L’historien Jean- René Thuot (2003 et 2008) s’est déjà penché sur le positionnement social des hommes de l’élite lanaudoise à travers le cumul de charges publiques. Ce mémoire contribue à enrichir ces études en portant le regard sur l’informalité des réseaux de sociabilité masculins, mais aussi féminins et mixtes. Les bourgeois ne font pas qu’occuper des postes d’autorité au sein d’institutions publiques ou privées. Ces hommes et les autres membres de leur famille, à commencer par leurs épouses, se définissent quotidiennement comme faisant partie de la classe dirigeante.
Comment la sociabilité permet-elle la formation d’une culture élitaire à Joliette dans la deuxième moitié du XIXe siècle? Ce mémoire montre qu’un processus individuel et collectif de distinction et de reproduction de la classe sociale représente le travail d’ une vie et se poursuit même après la mort. En nous basant sur le cadre d’ analyse développé par Thomas A. Markus (1993), nous étudions l’influence des hommes et des femmes sur la création de l’identité bourgeoise à travers leur capacité respective à accéder à différents lieux de sociabilité. Le genre guide leurs comportements et le choix de leurs loisirs. En intégrant les modèles associés à l’élite, ils ont la légitimité de s’imposer conm1e des exemples à suivre pour le reste de la population et de construire la ville à leur image. Comme ce phénomène n’est pas quantifiable, nous l’analysons à travers des récits construits par l’élite (correspondance, livres de compte, rubriques mondaines des journaux locaux), ses manières d’ habiter l’espace domestique (demeure, mobilier, photos) et les normes qui lui sont prescrites dans les journaux locaux.
Joliette demeure très peu étudiée par les historiens. Son caractère à la fois rural et urbain et sa proximité avec Montréal en font un lieu intéressant pour examiner les rapports ville-campagne en matière de mécanismes de distinction et de perméabilité des frontières entre les classes et entre les genres. En étudiant les hommes et les femmes en interrelation, plutôt que séparément, et durant plusieurs cycles de leurs vies, ce mémoire apporte un éclairage différent sur la sociabilité élitaire. Cette étude s’inscrit dans les tendances récentes en histoire culturelle en mettant au cœur de la réflexion les notions de genre, d’acceptabilité sociale et d’honorabilité. L’objectif est de dresser le portrait le plus fidèle possible des stratégies et méthodes mises en place par les hommes et les femmes de l’élite pour se distinguer en tant qu’individu, en tant qu’unité familiale et en tant que classe sociale.
CY - Trois-Rivières DA - 08/2016 M3 - Mémoire de maîtrise N2 -Au cours de la deuxième moitié du XIXe siècle, Joliette s’impose comme le plus important centre de développement régional de Lanaudière. Le nombre d’habitants passe de 600 en 1840 à 2500 en 1860 et atteint 4220 habitants à la fin du XIXe siècle. Industriels, notables et marchands venus prendre part à l’industrialisation exercent rapidement un contrôle politique, économique et culturel sur la ville. L’historien Jean- René Thuot (2003 et 2008) s’est déjà penché sur le positionnement social des hommes de l’élite lanaudoise à travers le cumul de charges publiques. Ce mémoire contribue à enrichir ces études en portant le regard sur l’informalité des réseaux de sociabilité masculins, mais aussi féminins et mixtes. Les bourgeois ne font pas qu’occuper des postes d’autorité au sein d’institutions publiques ou privées. Ces hommes et les autres membres de leur famille, à commencer par leurs épouses, se définissent quotidiennement comme faisant partie de la classe dirigeante.
Comment la sociabilité permet-elle la formation d’une culture élitaire à Joliette dans la deuxième moitié du XIXe siècle? Ce mémoire montre qu’un processus individuel et collectif de distinction et de reproduction de la classe sociale représente le travail d’ une vie et se poursuit même après la mort. En nous basant sur le cadre d’ analyse développé par Thomas A. Markus (1993), nous étudions l’influence des hommes et des femmes sur la création de l’identité bourgeoise à travers leur capacité respective à accéder à différents lieux de sociabilité. Le genre guide leurs comportements et le choix de leurs loisirs. En intégrant les modèles associés à l’élite, ils ont la légitimité de s’imposer conm1e des exemples à suivre pour le reste de la population et de construire la ville à leur image. Comme ce phénomène n’est pas quantifiable, nous l’analysons à travers des récits construits par l’élite (correspondance, livres de compte, rubriques mondaines des journaux locaux), ses manières d’ habiter l’espace domestique (demeure, mobilier, photos) et les normes qui lui sont prescrites dans les journaux locaux.
Joliette demeure très peu étudiée par les historiens. Son caractère à la fois rural et urbain et sa proximité avec Montréal en font un lieu intéressant pour examiner les rapports ville-campagne en matière de mécanismes de distinction et de perméabilité des frontières entre les classes et entre les genres. En étudiant les hommes et les femmes en interrelation, plutôt que séparément, et durant plusieurs cycles de leurs vies, ce mémoire apporte un éclairage différent sur la sociabilité élitaire. Cette étude s’inscrit dans les tendances récentes en histoire culturelle en mettant au cœur de la réflexion les notions de genre, d’acceptabilité sociale et d’honorabilité. L’objectif est de dresser le portrait le plus fidèle possible des stratégies et méthodes mises en place par les hommes et les femmes de l’élite pour se distinguer en tant qu’individu, en tant qu’unité familiale et en tant que classe sociale.
PB - Université du Québec à Trois-Rivières PP - Trois-Rivières PY - 2016 EP - 194 TI - « Fais donc comme font les autres » : formation d'une culture élitaire dans une petite ville en industrialisation, Joliette 1860-1910 UR - https://depot-e.uqtr.ca/id/eprint/7936 ER -