TY - THES AU - Marc-André Robert AB -

La société agricole et rurale québécoise de l’après-guerre a longtemps été mise de côté par les historien(ne)s et chercheur(e)s en sciences humaines et sociales. Victime de préjugés, subissant les contrecoups d’une historiographie modernisante qui émerge à partir des années 1960 et qui compte faire table rase d’un certain passé « noirci », qualifiée souvent de traditionaliste et de conservatrice, puis de normale, voire moderne, cette société n’est pourtant pas si dichotomique. Elle évolue, ni plus ni moins, dans un monde qui se transforme et qui laisse présager les grands bouleversements de la Révolution tranquille. La décrire en l’associant à l’un ou l’autre des antagonistes du couple tradition/modernité ne permet pas d’en saisir toute la complexité. Au surplus, dire qu’elle incarne à la fois les vestiges de la tradition et les élans de la modernité revient à ne rien dire du tout. C’est pourtant ce que l’historiographie des vingt dernières années nous apprend.

Le modèle tradition/modernité ne convient plus à l’analyse de la société agricole et rurale québécoise de l’après-guerre. C’est ce que l’étude du cinéma documentaire de l’abbé Maurice Proulx (1902-1988) nous porte à croire. Les représentations du monde rural extraites de son œuvre parue entre 1946 et 1959 témoignent plutôt de la pertinence du paradigme pragmatisme/idéalisme comme cadre conceptuel.

Nos recherches sur les films de Maurice Proulx montrent une société rurale québécoise d’après-guerre fondamentalement pragmatique. Tant sur les plans social que culturel, cette société, bien ancrée sur le réel, comprend la nécessité de s’adapter aux transformations économiques qui viennent ébranler son monde tout au long de la période. Et dans les faits, elle s’adapte. L’heure n’est pas aux réflexions idéologiques, ni aux grandes remises en question. L’heure est à l’actualisation; l’heure est à l’action.

Le cinéma de l’abbé Maurice Proulx, prêtre-agronome pionnier du film documentaire québécois, permet une telle lecture de l’après-guerre rural au Québec. L’œuvre cinématographique de Proulx, patrimoine culturel national depuis 1977, est une des seules fenêtres visuelles et sonores donnant sur cette époque. Méconnue, mais surtout peu étudiée, elle constitue un témoignage unique sur la société rurale qui traverse alors une période de profonds bouleversements.

DA - 01/2010 M3 - Mémoire de maîtrise N2 -

La société agricole et rurale québécoise de l’après-guerre a longtemps été mise de côté par les historien(ne)s et chercheur(e)s en sciences humaines et sociales. Victime de préjugés, subissant les contrecoups d’une historiographie modernisante qui émerge à partir des années 1960 et qui compte faire table rase d’un certain passé « noirci », qualifiée souvent de traditionaliste et de conservatrice, puis de normale, voire moderne, cette société n’est pourtant pas si dichotomique. Elle évolue, ni plus ni moins, dans un monde qui se transforme et qui laisse présager les grands bouleversements de la Révolution tranquille. La décrire en l’associant à l’un ou l’autre des antagonistes du couple tradition/modernité ne permet pas d’en saisir toute la complexité. Au surplus, dire qu’elle incarne à la fois les vestiges de la tradition et les élans de la modernité revient à ne rien dire du tout. C’est pourtant ce que l’historiographie des vingt dernières années nous apprend.

Le modèle tradition/modernité ne convient plus à l’analyse de la société agricole et rurale québécoise de l’après-guerre. C’est ce que l’étude du cinéma documentaire de l’abbé Maurice Proulx (1902-1988) nous porte à croire. Les représentations du monde rural extraites de son œuvre parue entre 1946 et 1959 témoignent plutôt de la pertinence du paradigme pragmatisme/idéalisme comme cadre conceptuel.

Nos recherches sur les films de Maurice Proulx montrent une société rurale québécoise d’après-guerre fondamentalement pragmatique. Tant sur les plans social que culturel, cette société, bien ancrée sur le réel, comprend la nécessité de s’adapter aux transformations économiques qui viennent ébranler son monde tout au long de la période. Et dans les faits, elle s’adapte. L’heure n’est pas aux réflexions idéologiques, ni aux grandes remises en question. L’heure est à l’actualisation; l’heure est à l’action.

Le cinéma de l’abbé Maurice Proulx, prêtre-agronome pionnier du film documentaire québécois, permet une telle lecture de l’après-guerre rural au Québec. L’œuvre cinématographique de Proulx, patrimoine culturel national depuis 1977, est une des seules fenêtres visuelles et sonores donnant sur cette époque. Méconnue, mais surtout peu étudiée, elle constitue un témoignage unique sur la société rurale qui traverse alors une période de profonds bouleversements.

PB - Université de Sherbrooke PY - 2010 EP - 139 TI - Une société pragmatique : le Québec agricole et rural de l’après-guerre dans le cinéma documentaire de l’abbé Maurice Proulx, 1946-1959 UR - http://savoirs.usherbrooke.ca/handle/11143/2624 ER -