TY - THES AU - Masarah Van Eyck AB -

Cette thèse analyse la perception française aux XVIIe et XVIIIe siècles du corps des Indiens de la Nouvelle-France et de la Louisiane – ceux que les contemporains nommaient les « Américains ». Elle révèle que les auteurs français qui visitèrent la Nouvelle- France dans la première moitié du XVIIe siècle crurent que les différences humaines n’étaient pas immuables et que, grâce à l’instruction et à la culture des terres, les Indiens pouvaient s’assimiler physiquement et culturellement à la société coloniale française, si du moins les Européens ne dégénéraient pas d’abord, à cause de leur existence dans une nature sauvage. À partir de la fin du XVIIe siècle, le désillusionnement des missionnaires, la projection coloniale de l’ordre classique, puis les concepts de droit naturel et du système de la nature issus des Lumières, inspirèrent à certains auteurs la reformulation de ces premières perceptions. Comme les Amérindiens semblaient ne pas vouloir ou ne pas pouvoir adopter des mœurs civilisées, ces auteurs en conclurent que les « Américains » ne possédaient pas la raison nécessaire à cette transformation. À la fin du XVIIIe siècle, certains administrateurs coloniaux et les naturalistes européens suggéraient que le physique et le caractère moral des Amérindiens étaient immuables et que donc les Indiens de l’Amérique française étaient, de manière permanente et essentielle, incapables de perfectionner leur corps ou de cultiver leur esprit.

Les historiens qui ont étudié les perceptions des Indiens de l’Amérique du Nord aux XVIIe et XVIIIe siècles ont trop souvent analysé les descriptions européennes des Amérindiens à partir de la perception que nous avons aujourd’hui des différences humaines. En examinant le même corpus à partir de la perception du corps par les contemporains, cette thèse cherche à percevoir les « Américains » à travers les yeux des auteurs qui les ont décrits.

La documentation de cette étude comprend les ouvrages des voyageurs français et les rapports des missionnaires en Nouvelle-France et en Louisiane, publiés à l’époque, les éditions moderne des correspondances et des mémoires ayant trait à ces régions, ainsi que certaines lettres d’administrateurs du Canada et de la Louisiane, contenues dans les archives.

CY - Montréal DA - 09/2001 M3 - Thèse de doctorat N2 -

Cette thèse analyse la perception française aux XVIIe et XVIIIe siècles du corps des Indiens de la Nouvelle-France et de la Louisiane – ceux que les contemporains nommaient les « Américains ». Elle révèle que les auteurs français qui visitèrent la Nouvelle- France dans la première moitié du XVIIe siècle crurent que les différences humaines n’étaient pas immuables et que, grâce à l’instruction et à la culture des terres, les Indiens pouvaient s’assimiler physiquement et culturellement à la société coloniale française, si du moins les Européens ne dégénéraient pas d’abord, à cause de leur existence dans une nature sauvage. À partir de la fin du XVIIe siècle, le désillusionnement des missionnaires, la projection coloniale de l’ordre classique, puis les concepts de droit naturel et du système de la nature issus des Lumières, inspirèrent à certains auteurs la reformulation de ces premières perceptions. Comme les Amérindiens semblaient ne pas vouloir ou ne pas pouvoir adopter des mœurs civilisées, ces auteurs en conclurent que les « Américains » ne possédaient pas la raison nécessaire à cette transformation. À la fin du XVIIIe siècle, certains administrateurs coloniaux et les naturalistes européens suggéraient que le physique et le caractère moral des Amérindiens étaient immuables et que donc les Indiens de l’Amérique française étaient, de manière permanente et essentielle, incapables de perfectionner leur corps ou de cultiver leur esprit.

Les historiens qui ont étudié les perceptions des Indiens de l’Amérique du Nord aux XVIIe et XVIIIe siècles ont trop souvent analysé les descriptions européennes des Amérindiens à partir de la perception que nous avons aujourd’hui des différences humaines. En examinant le même corpus à partir de la perception du corps par les contemporains, cette thèse cherche à percevoir les « Américains » à travers les yeux des auteurs qui les ont décrits.

La documentation de cette étude comprend les ouvrages des voyageurs français et les rapports des missionnaires en Nouvelle-France et en Louisiane, publiés à l’époque, les éditions moderne des correspondances et des mémoires ayant trait à ces régions, ainsi que certaines lettres d’administrateurs du Canada et de la Louisiane, contenues dans les archives.

PB - Université McGill PP - Montréal PY - 2001 EP - 263 TI - “We Shall Be One People”: Early Modern French Perceptions of the Amerindian Body UR - https://escholarship.mcgill.ca/concern/theses/cn69m5647 ER -