TY - THES AU - Richard Yen AB -

La révolution industrielle apporte avec elle de nombreux changements dans la vie quotidienne. Elle oblige notamment la société à se transformer en une société de consommation. Au sacrifice personnel et au labeur du travail se substituent la primauté de l’individu et le souci du bien-être. L’économie capitaliste fabrique pour sa part de plus en plus de produits de consommation. Or, pour maintenir le rythme de croissance d’une telle économie, il faut développer la consommation de masse, convaincre les gens d’acheter, de se procurer les biens fabriqués pour eux, pour leur satisfaction personnelle. Cette façon de concevoir l’ acquisition de produits industriels, il reviendra à la publicité de la répandre au sein des diverses classes de la société. La publicité est la pierre angulaire de l’économie de marché.

Les marchands d’alcool ont aussi utilisé la publicité pour stimuler la vente de leurs produits. Entre les années 1900 et 1935, leur rhétorique apparaît d’autant plus nécessaire que la demande se contracte, sous l’effet combiné du discours en faveur de la tempérance et l’avènement de la grande dépression. Autrement dit, ils cherchent à stimuler l’achat d’un produit de plus en plus contesté. Plus encore, ils tentent de légitimer l’usage de l’alcool aux yeux des non-buveurs. Usant de tous les stéréotypes positifs entourant l’usage de l’alcool, ils soutiennent un discours aux antipodes de celui des mouvements antialcooliques qui marquent la deuxième moitié du XIXe siècle et le début du XXe siècle.

Très répandu au sein des sociétés américaine et anglaise, le débat sur l’usage et la vente de l’alcool est aussi bien présent au Québec. Ici comme ailleurs, les partisans et les adversaires de la vente des produits alcoolisés font valoir leurs points de vue auprès de la population et des gouvernements. Or, contrairement aux autres gouvernements d’Amérique du Nord, le Québec n’a pas interdit la vente des produits alcoolisés sur son territoire. Pourquoi? Voilà, il nous semble, une question qui mérite qu’on s’y arrête. Voilà aussi l’objet même de ce mémoire de maîtrise. Jusqu’à présent, aucune étude n’a en effet traité du rôle de la publicité des produits alcoolisés comme contrepoids du mouvement prohibitionniste au Québec. C’est cette lutte entre le discours du marchand et le discours antialcoolique que nous voudrions décrire dans ce mémoire, et ce, afin de cerner leur éventuelle influence sur la régulation gouvernementale du commerce de l’alcool et des produits alcoolisés.

DA - 06/1995 M3 - Mémoire de maîtrise N2 -

La révolution industrielle apporte avec elle de nombreux changements dans la vie quotidienne. Elle oblige notamment la société à se transformer en une société de consommation. Au sacrifice personnel et au labeur du travail se substituent la primauté de l’individu et le souci du bien-être. L’économie capitaliste fabrique pour sa part de plus en plus de produits de consommation. Or, pour maintenir le rythme de croissance d’une telle économie, il faut développer la consommation de masse, convaincre les gens d’acheter, de se procurer les biens fabriqués pour eux, pour leur satisfaction personnelle. Cette façon de concevoir l’ acquisition de produits industriels, il reviendra à la publicité de la répandre au sein des diverses classes de la société. La publicité est la pierre angulaire de l’économie de marché.

Les marchands d’alcool ont aussi utilisé la publicité pour stimuler la vente de leurs produits. Entre les années 1900 et 1935, leur rhétorique apparaît d’autant plus nécessaire que la demande se contracte, sous l’effet combiné du discours en faveur de la tempérance et l’avènement de la grande dépression. Autrement dit, ils cherchent à stimuler l’achat d’un produit de plus en plus contesté. Plus encore, ils tentent de légitimer l’usage de l’alcool aux yeux des non-buveurs. Usant de tous les stéréotypes positifs entourant l’usage de l’alcool, ils soutiennent un discours aux antipodes de celui des mouvements antialcooliques qui marquent la deuxième moitié du XIXe siècle et le début du XXe siècle.

Très répandu au sein des sociétés américaine et anglaise, le débat sur l’usage et la vente de l’alcool est aussi bien présent au Québec. Ici comme ailleurs, les partisans et les adversaires de la vente des produits alcoolisés font valoir leurs points de vue auprès de la population et des gouvernements. Or, contrairement aux autres gouvernements d’Amérique du Nord, le Québec n’a pas interdit la vente des produits alcoolisés sur son territoire. Pourquoi? Voilà, il nous semble, une question qui mérite qu’on s’y arrête. Voilà aussi l’objet même de ce mémoire de maîtrise. Jusqu’à présent, aucune étude n’a en effet traité du rôle de la publicité des produits alcoolisés comme contrepoids du mouvement prohibitionniste au Québec. C’est cette lutte entre le discours du marchand et le discours antialcoolique que nous voudrions décrire dans ce mémoire, et ce, afin de cerner leur éventuelle influence sur la régulation gouvernementale du commerce de l’alcool et des produits alcoolisés.

PB - Université du Québec à Trois-Rivières PY - 1995 EP - 114 TI - Promotion de l’alcool et mouvement antialcoolique au Québec (1900-1935) : le marchand, le prêtre, le médecin et l’État UR - https://depot-e.uqtr.ca/id/eprint/5163 ER -