TY - THES AU - Geneviève Roy AB -

Devant l’intérêt accru pour notre histoire et notre passé, on nous propose un nombre grandissant de « reconstitutions » d’intérieurs domestiques, qui ont comme mission de faire revivre des personnages à travers leur habitat. Ce concept, provenant des États-Unis, s’inspire des house museums, élaboré durant les années 60. L’auteure constate que jusqu’ici, au Québec, l’accent a été placé sur la sauvegarde extérieure de bâtiments classés. Ce cloisonnement du patrimoine bâti est né de l’absence de protection juridique des intérieurs domestiques. À part exception, des cadres de vie pourtant représentatifs ont été détruits et leur contenu matériel éparpillé, en alimentant même certaines ventes aux enchères. Les formes de mise en valeur de maisons historiques classées associées au réseau muséal québécois et accessibles aux visiteurs reflètent leur statut historique et leurs fonctions, soit celles d’exposition et/ ou d’interprétation. Notre étude s’intéresse au volet interprétation; un constat sur cette forme de muséologie est présenté en guise d’introduction au sujet.

Dans le premier chapitre, l’importance de l’univers domestique comme document historique est décrite dans ses fonctions concrètes autant que symboliques. On insiste sur le langage des objets de la maison et leurs messages sur la vie quotidienne de ses occupants. L’auteure déplore une sorte de façadisme au détriment des dimensions humaines, pourtant déterminantes de l’identité, de la culture domestique et de la logique d’habiter. Ainsi, ces intérieurs « reconstitués » témoignent à la fois d’un manque de recherche appliquée, sans oublier l’absence d’une intégration des connaissances provenant des sciences humaines. L’auteur propose plutôt de développer un instrument méthodologique pour guider la réalisation de reconstitutions d’intérieurs historiques. Une méthode d’enquête pluridisciplinaire de l’intérieur domestique comme document biographique est exposée pour parvenir à décrire le côté plus humain, plus intime de ses occupants. Ainsi, l’analyse de l’habitat sera appuyée sur les données de recherches en culture matérielle et en histoire sociale, car l’interaction entre l’espace domestique et ses occupants est codifiée. Cette proposition méthodologique sera supportée par des faits tout en respectant l’intégrité des informations recueillies.

Pour appliquer ce modèle d’enquête, l’auteure brosse au deuxième chapitre, un portrait de la famille d’Alphonse et de Dorimène Desjardins et des évènements qui ont marqué l’évolution de leur maison familiale à Lévis. Au troisième chapitre, une étude de cas démontre la complémentarité des sources multidisciplinaires provenant des traces matérielles, des enquêtes orales et des expertises photographiques, pour reconstruire un cadre de vie plausible entre 1900-1906, illustré par divers scénarios d’interprétations. En conclusion, on dégage l’importance inexplorée, jusqu’ici, du rôle de Dorimène Desjardins dans la fondation de la première Caisse populaire. L’auteure souligne qu’une étude du cadre de vie contribue à mieux connaître le rôle important des femmes au XIXe siècle.

DA - 10/2002 M3 - Mémoire de maîtrise N2 -

Devant l’intérêt accru pour notre histoire et notre passé, on nous propose un nombre grandissant de « reconstitutions » d’intérieurs domestiques, qui ont comme mission de faire revivre des personnages à travers leur habitat. Ce concept, provenant des États-Unis, s’inspire des house museums, élaboré durant les années 60. L’auteure constate que jusqu’ici, au Québec, l’accent a été placé sur la sauvegarde extérieure de bâtiments classés. Ce cloisonnement du patrimoine bâti est né de l’absence de protection juridique des intérieurs domestiques. À part exception, des cadres de vie pourtant représentatifs ont été détruits et leur contenu matériel éparpillé, en alimentant même certaines ventes aux enchères. Les formes de mise en valeur de maisons historiques classées associées au réseau muséal québécois et accessibles aux visiteurs reflètent leur statut historique et leurs fonctions, soit celles d’exposition et/ ou d’interprétation. Notre étude s’intéresse au volet interprétation; un constat sur cette forme de muséologie est présenté en guise d’introduction au sujet.

Dans le premier chapitre, l’importance de l’univers domestique comme document historique est décrite dans ses fonctions concrètes autant que symboliques. On insiste sur le langage des objets de la maison et leurs messages sur la vie quotidienne de ses occupants. L’auteure déplore une sorte de façadisme au détriment des dimensions humaines, pourtant déterminantes de l’identité, de la culture domestique et de la logique d’habiter. Ainsi, ces intérieurs « reconstitués » témoignent à la fois d’un manque de recherche appliquée, sans oublier l’absence d’une intégration des connaissances provenant des sciences humaines. L’auteur propose plutôt de développer un instrument méthodologique pour guider la réalisation de reconstitutions d’intérieurs historiques. Une méthode d’enquête pluridisciplinaire de l’intérieur domestique comme document biographique est exposée pour parvenir à décrire le côté plus humain, plus intime de ses occupants. Ainsi, l’analyse de l’habitat sera appuyée sur les données de recherches en culture matérielle et en histoire sociale, car l’interaction entre l’espace domestique et ses occupants est codifiée. Cette proposition méthodologique sera supportée par des faits tout en respectant l’intégrité des informations recueillies.

Pour appliquer ce modèle d’enquête, l’auteure brosse au deuxième chapitre, un portrait de la famille d’Alphonse et de Dorimène Desjardins et des évènements qui ont marqué l’évolution de leur maison familiale à Lévis. Au troisième chapitre, une étude de cas démontre la complémentarité des sources multidisciplinaires provenant des traces matérielles, des enquêtes orales et des expertises photographiques, pour reconstruire un cadre de vie plausible entre 1900-1906, illustré par divers scénarios d’interprétations. En conclusion, on dégage l’importance inexplorée, jusqu’ici, du rôle de Dorimène Desjardins dans la fondation de la première Caisse populaire. L’auteure souligne qu’une étude du cadre de vie contribue à mieux connaître le rôle important des femmes au XIXe siècle.

PB - Université du Québec à Trois-Rivières PY - 2002 EP - 248 TI - Méthodologie pour la reconstitution historique d’un intérieur domestique vers la fin du XIXe siècle. Interprétation d’une intimité : le cas de la maison d’Alphonse et de Dorimène Desjardins à Lévis UR - https://depot-e.uqtr.ca/id/eprint/2613 ER -