TY - THES AU - Stéphanie Charland AB -
Connaître la vie quotidienne des soldats français en garnison sur l’île de Montréal entre 1700 et 1760, voilà le défi que nous avons tenté de relever. Trois questions ont guidé la recherche. La première concernait la nature des rapports économiques et sociaux que nouaient les soldats et les civils; la deuxième, le niveau d’intégration des soldats à la société civile environnante; la troisième, l’utilité d’une source judiciaire pour mener à bien une étude de ce genre.
C’est grâce à l’étude de l’intégralité des archives judiciaires faisant partie du fonds de la Juridiction royale de Montréal pour la période se situant entre 1700 et 1760 que nous avons identifié 274 dossiers contenant 759 mentions nominatives de soldats. En prenant en compte les procès où les soldats sont des protagonistes mais aussi de nombreuses autres causes où ils ne jouent qu’un rôle de soutien, voire tout à fait accessoire, nous avons pu saisir de multiples liens si ténus soient-ils, qui se tissent entre les citadins militaires et civils. En même temps, nous avons pu cerner jusqu’à un certain point un groupe militaire qui se révèle à bien des égards hétérogène.
Les dossiers judiciaires mettent en scène des soldats qui sont très présents en ville et qui côtoient les civils sur une base quotidienne. Cela ne reflète pas que leurs fonctions officielles de maintien de l’ordre (dont une partie s’exercent au service du tribunal). Dans cette ville sans caserne, ils sont logés chez l’habitant; ils travaillent pour leur logeur ou d’autres civils; ils participent à la vie du voisinage, ont des fréquentations féminines, etc. Tout cela se déroule tantôt dans l’harmonie, tantôt dans un environnement plus tendu, voire conflictuel. L’intégration des soldats s’avère sans doute partielle; la fréquence des contacts avec les civils ne conduit pas nécessairement à une bonne intégration. A l’inverse, l’activité criminelle soldatesque, bien documentée par la source, ne les marginalise pas nécessairement tout à fait, compte tenu de l’aide que leur apportent parfois des civils. Lue de façon attentive afin de sortir les soldats des coulisses des procédures judiciaires, la source s’avère assez riche en indices sur le quotidien et les fréquentations des soldats. Ces derniers se sont finalement révélés comme un groupe au statut ambigu.
DA - 2006 M3 - Mémoire de maîtrise N2 -Connaître la vie quotidienne des soldats français en garnison sur l’île de Montréal entre 1700 et 1760, voilà le défi que nous avons tenté de relever. Trois questions ont guidé la recherche. La première concernait la nature des rapports économiques et sociaux que nouaient les soldats et les civils; la deuxième, le niveau d’intégration des soldats à la société civile environnante; la troisième, l’utilité d’une source judiciaire pour mener à bien une étude de ce genre.
C’est grâce à l’étude de l’intégralité des archives judiciaires faisant partie du fonds de la Juridiction royale de Montréal pour la période se situant entre 1700 et 1760 que nous avons identifié 274 dossiers contenant 759 mentions nominatives de soldats. En prenant en compte les procès où les soldats sont des protagonistes mais aussi de nombreuses autres causes où ils ne jouent qu’un rôle de soutien, voire tout à fait accessoire, nous avons pu saisir de multiples liens si ténus soient-ils, qui se tissent entre les citadins militaires et civils. En même temps, nous avons pu cerner jusqu’à un certain point un groupe militaire qui se révèle à bien des égards hétérogène.
Les dossiers judiciaires mettent en scène des soldats qui sont très présents en ville et qui côtoient les civils sur une base quotidienne. Cela ne reflète pas que leurs fonctions officielles de maintien de l’ordre (dont une partie s’exercent au service du tribunal). Dans cette ville sans caserne, ils sont logés chez l’habitant; ils travaillent pour leur logeur ou d’autres civils; ils participent à la vie du voisinage, ont des fréquentations féminines, etc. Tout cela se déroule tantôt dans l’harmonie, tantôt dans un environnement plus tendu, voire conflictuel. L’intégration des soldats s’avère sans doute partielle; la fréquence des contacts avec les civils ne conduit pas nécessairement à une bonne intégration. A l’inverse, l’activité criminelle soldatesque, bien documentée par la source, ne les marginalise pas nécessairement tout à fait, compte tenu de l’aide que leur apportent parfois des civils. Lue de façon attentive afin de sortir les soldats des coulisses des procédures judiciaires, la source s’avère assez riche en indices sur le quotidien et les fréquentations des soldats. Ces derniers se sont finalement révélés comme un groupe au statut ambigu.
PB - Université de Montréal PY - 2006 EP - 107 TI - Les soldats français à Montréal au XVIIIe siècle : activités et intégration sociale des soldats vues à travers les sources judiciaires UR - http://hdl.handle.net/1866/16838 ER -