TY - THES AU - Hugues Brunoni AB -
Entre 1850 et 1940, la Beauce est le théâtre d’une mutation profonde de la culture religieuse. Le changement le plus notable concerne la communion pascale, qui s’achemine graduellement vers une conformité quasi-unanime. Les abstentionnistes, qui représentent 25 % des communiants vers 1855, ne représentent plus, à la veille du XXe siècle, qu’une infime minorité. Et le changement ne s’arrête pas là, les autres pratiques faisant aussi l’objet d’un redressement. De fait, les fidèles se montrent plus assidus à fréquenter la messe, le catéchisme et même les vêpres; ils communient de plus en plus souvent, manifestent un empressement croissant à gagner les indulgences, respectent plus fidèlement leurs promesses de tempérance et s’ acquittent de mieux en mieux de leurs redevances au curé.
Certes, les Beaucerons ne sont pas irréprochables pour autant et ne cesseront jamais de se permettre quelques excès. Leur penchant pour ce que le clergé dénonce comme étant le « luxe », loin d’aller diminuant, ira plutôt croissant. De même, les fréquentations entre jeunes gens feront toujours l’objet de réprimandes de la part des curés. Mais rien dans ce cas de bien répréhensible, les naissances illégitimes demeurant toujours excessivement rares.
Au cœur de cette évolution se trouve l’encadrement clérical. Car loin d’être un brusque élan de ferveur, le relèvement des pratiques découle d’un lent processus d’ acculturation. Une entreprise dont le succès est redevable des efforts consentis : resserrement du maillage paroissial, implantation de congrégations religieuses, établissement d’associations volontaires paroissiales et mise en œuvre d’une pastorale extraordinaire; autant de moyens pour réaliser le programme clérical d’uniformisation des rites et des pratiques. C’est d’ailleurs dans ce contexte que s’inscrit la libéralisation de l’octroi des indulgences et la diffusion qui s’ensuit des pratiques dévotionnelles. C’est dans ce contexte également qu’apparaît l’introduction du liguorisme, doctrine qui conduit à l’abandon du délai d’absolution, avec pour résultat de rendre le sacrement d’eucharistie plus accessible et, partant, mieux fréquenté.
DA - 2002 M3 - Mémoire de maîtrise N2 -Entre 1850 et 1940, la Beauce est le théâtre d’une mutation profonde de la culture religieuse. Le changement le plus notable concerne la communion pascale, qui s’achemine graduellement vers une conformité quasi-unanime. Les abstentionnistes, qui représentent 25 % des communiants vers 1855, ne représentent plus, à la veille du XXe siècle, qu’une infime minorité. Et le changement ne s’arrête pas là, les autres pratiques faisant aussi l’objet d’un redressement. De fait, les fidèles se montrent plus assidus à fréquenter la messe, le catéchisme et même les vêpres; ils communient de plus en plus souvent, manifestent un empressement croissant à gagner les indulgences, respectent plus fidèlement leurs promesses de tempérance et s’ acquittent de mieux en mieux de leurs redevances au curé.
Certes, les Beaucerons ne sont pas irréprochables pour autant et ne cesseront jamais de se permettre quelques excès. Leur penchant pour ce que le clergé dénonce comme étant le « luxe », loin d’aller diminuant, ira plutôt croissant. De même, les fréquentations entre jeunes gens feront toujours l’objet de réprimandes de la part des curés. Mais rien dans ce cas de bien répréhensible, les naissances illégitimes demeurant toujours excessivement rares.
Au cœur de cette évolution se trouve l’encadrement clérical. Car loin d’être un brusque élan de ferveur, le relèvement des pratiques découle d’un lent processus d’ acculturation. Une entreprise dont le succès est redevable des efforts consentis : resserrement du maillage paroissial, implantation de congrégations religieuses, établissement d’associations volontaires paroissiales et mise en œuvre d’une pastorale extraordinaire; autant de moyens pour réaliser le programme clérical d’uniformisation des rites et des pratiques. C’est d’ailleurs dans ce contexte que s’inscrit la libéralisation de l’octroi des indulgences et la diffusion qui s’ensuit des pratiques dévotionnelles. C’est dans ce contexte également qu’apparaît l’introduction du liguorisme, doctrine qui conduit à l’abandon du délai d’absolution, avec pour résultat de rendre le sacrement d’eucharistie plus accessible et, partant, mieux fréquenté.
PB - Université du Québec à Trois-Rivières PY - 2002 EP - 148 TI - Les pratiques religieuses en Beauce, 1852-1940 UR - https://depot-e.uqtr.ca/id/eprint/2549 ER -