TY - THES AU - Martin St-Pierre AB -
L’histoire des manuels scolaires au Québec, plus particulièrement les manuels d’agriculture, est une avenue très peu explorée jusqu’à ce jour. Pourtant, lorsque l’on considère le manuel scolaire comme un objet littéraire, il représente un témoin privilégié d’une société à une époque donnée. Grâce à l’étude des manuels d’enseignement élémentaire d’agriculture destinés à des enfants et à de jeunes adolescents qui fréquentent l’ école primaire, nous pouvons un peu mIeux saIsIr l’évolution de la société québécoise de 1850 à 1930 et les finalités que celle-ci donne à l’école primaire.
Le but de ce travail est de prendre connaissance des contenus et de l’évolution des manuels en fonction de l’agriculture pratiquée dans la vallée du Saint-Laurent, et de voir si ceux-ci correspondent aux changements de la réalité agricole québécoise au cours de la période étudiée, soit 1850-1930. Notre analyse porte à la fois sur les fondements idéologiques du discours véhiculé par les rédacteurs de manuels et sur un repérage des connaissances, des pratiques et des techniques présentées aux élèves. C’est à travers une dizaine de manuels d’ agriculture (principalement ceux qui ont été approuvés par le Comité catholique ou utilisés par certaines écoles) que nous tentons d’établir une relation entre le contenu des livres en usage et les changements observés dans le monde agricole.
Le contexte scolaire du Québec à l’époque ne diffère pas du reste de l’Amérique du Nord, où nous remarquons une tendance à la ruralisation de l’enseignement primaire. C’est dans cet esprit que les rédacteurs des manuels d’agriculture tiennent un discours qui passe d’un rapport de communion à la terre vers un rapport de production. L’agriculteur représente pour les rédacteurs un idéal de liberté et d’autonomie financière où les valeurs morales du bon chrétien et du bon citoyen sont le mieux conservées.
À partir de notre analyse des contenus des manuels agricoles au Québec de 1850 à 1930 nous tentons de mieux comprendre la vision de l’agriculture et du cultivateur qu’avaient les rédacteurs des manuels, ainsi que l’orientation qu’ils voulaient donner au mode de vie et à l’économie agraire. Suite à ce questionnement, l’étude des manuels agricoles au Québec nous permet de voir certaines constantes et certaines évolutions tout au long de la période étudiée. L’un des buts fondamentaux de tous les auteurs est de diffuser aux jeunes les connaissances de base de l’agriculture pour les initier petit à petit au monde agricole, et développer en eux l’amour et le respect de la profession du cultivateur. Nous constatons aussi que l’élite rurale, veut part l’enseignement de l’agriculture, veut mettre un terme aux problèmes que connaît le monde agricole : soit l’exode rural, l’épuisement des terres, les techniques désuètes, etc. Tous ces efforts déployés pas les auteurs s’insèrent dans un vaste mouvement de ruralisation scolaire au Québec et qui se fait sentir sur le reste du continent nord-américain.
L’approche et la vision de l’enseignement et du jeune cultivateur se transforment au fils des ans. L’idée de vouloir faire de l’enfant un homme complet, tel qu’il devra l’être plus tard, est délaissée au profit d’un enseignement adapté à ses capacités et au milieu dans lequel il évolue. Les auteurs tentent d’aider les jeunes à rompre avec la routine et d’abandonner les pratiques désuètes. La promotion d’une agriculture d’auto subsistance tend à se diriger vers la promotion d’une agriculture de type commercial. Enfin, les manuels, tout comme les programmes, sont bien conscients des problèmes agricoles que connaît la province durant la seconde moitié du XIXe siècle et la première moitié du XXe siècle. Ils mettent tout en œuvre pour que la nouvelle génération de cultivateurs s’adapte aux nouvelles réalités qui les entourent tout en étant compétitifs avec les marchés extérieurs. Ces nouvelles approches s’inscrivent dans un mouvement d’idées transitoires entre le traditionalisme et le modernisme.
Tout au long de notre étude, nous retrouvons dans les manuels une dualité constante entre la ville et la campagne, l’industrie et l’agriculture, les libéraux et les traditionalistes, etc. Mais une prémisse est constante dans tous les manuels et les programmes, c’est de faire du monde agricole un monde meilleur. En somme, l’agriculture n’est pas une fin en soi, mais un moyen par lequel la société pourra conserver ses valeurs et ses traditions et qui permettra à l’homme de pouvoir vivre librement tout en s’épanouissant pleinement.
Enfin, ce mémoire aborde une partie seulement des composantes se rattachant à la recherche des manuels scolaires agricoles. Toutefois, nous espérons que cette étude ouvrira de nouvelles avenues de recherches qui nous aideront à mieux comprendre et à mIeux cerner le développement de l’enseignement agricole au Québec.
DA - 1999 M3 - Mémoire de maîtrise N2 -L’histoire des manuels scolaires au Québec, plus particulièrement les manuels d’agriculture, est une avenue très peu explorée jusqu’à ce jour. Pourtant, lorsque l’on considère le manuel scolaire comme un objet littéraire, il représente un témoin privilégié d’une société à une époque donnée. Grâce à l’étude des manuels d’enseignement élémentaire d’agriculture destinés à des enfants et à de jeunes adolescents qui fréquentent l’ école primaire, nous pouvons un peu mIeux saIsIr l’évolution de la société québécoise de 1850 à 1930 et les finalités que celle-ci donne à l’école primaire.
Le but de ce travail est de prendre connaissance des contenus et de l’évolution des manuels en fonction de l’agriculture pratiquée dans la vallée du Saint-Laurent, et de voir si ceux-ci correspondent aux changements de la réalité agricole québécoise au cours de la période étudiée, soit 1850-1930. Notre analyse porte à la fois sur les fondements idéologiques du discours véhiculé par les rédacteurs de manuels et sur un repérage des connaissances, des pratiques et des techniques présentées aux élèves. C’est à travers une dizaine de manuels d’ agriculture (principalement ceux qui ont été approuvés par le Comité catholique ou utilisés par certaines écoles) que nous tentons d’établir une relation entre le contenu des livres en usage et les changements observés dans le monde agricole.
Le contexte scolaire du Québec à l’époque ne diffère pas du reste de l’Amérique du Nord, où nous remarquons une tendance à la ruralisation de l’enseignement primaire. C’est dans cet esprit que les rédacteurs des manuels d’agriculture tiennent un discours qui passe d’un rapport de communion à la terre vers un rapport de production. L’agriculteur représente pour les rédacteurs un idéal de liberté et d’autonomie financière où les valeurs morales du bon chrétien et du bon citoyen sont le mieux conservées.
À partir de notre analyse des contenus des manuels agricoles au Québec de 1850 à 1930 nous tentons de mieux comprendre la vision de l’agriculture et du cultivateur qu’avaient les rédacteurs des manuels, ainsi que l’orientation qu’ils voulaient donner au mode de vie et à l’économie agraire. Suite à ce questionnement, l’étude des manuels agricoles au Québec nous permet de voir certaines constantes et certaines évolutions tout au long de la période étudiée. L’un des buts fondamentaux de tous les auteurs est de diffuser aux jeunes les connaissances de base de l’agriculture pour les initier petit à petit au monde agricole, et développer en eux l’amour et le respect de la profession du cultivateur. Nous constatons aussi que l’élite rurale, veut part l’enseignement de l’agriculture, veut mettre un terme aux problèmes que connaît le monde agricole : soit l’exode rural, l’épuisement des terres, les techniques désuètes, etc. Tous ces efforts déployés pas les auteurs s’insèrent dans un vaste mouvement de ruralisation scolaire au Québec et qui se fait sentir sur le reste du continent nord-américain.
L’approche et la vision de l’enseignement et du jeune cultivateur se transforment au fils des ans. L’idée de vouloir faire de l’enfant un homme complet, tel qu’il devra l’être plus tard, est délaissée au profit d’un enseignement adapté à ses capacités et au milieu dans lequel il évolue. Les auteurs tentent d’aider les jeunes à rompre avec la routine et d’abandonner les pratiques désuètes. La promotion d’une agriculture d’auto subsistance tend à se diriger vers la promotion d’une agriculture de type commercial. Enfin, les manuels, tout comme les programmes, sont bien conscients des problèmes agricoles que connaît la province durant la seconde moitié du XIXe siècle et la première moitié du XXe siècle. Ils mettent tout en œuvre pour que la nouvelle génération de cultivateurs s’adapte aux nouvelles réalités qui les entourent tout en étant compétitifs avec les marchés extérieurs. Ces nouvelles approches s’inscrivent dans un mouvement d’idées transitoires entre le traditionalisme et le modernisme.
Tout au long de notre étude, nous retrouvons dans les manuels une dualité constante entre la ville et la campagne, l’industrie et l’agriculture, les libéraux et les traditionalistes, etc. Mais une prémisse est constante dans tous les manuels et les programmes, c’est de faire du monde agricole un monde meilleur. En somme, l’agriculture n’est pas une fin en soi, mais un moyen par lequel la société pourra conserver ses valeurs et ses traditions et qui permettra à l’homme de pouvoir vivre librement tout en s’épanouissant pleinement.
Enfin, ce mémoire aborde une partie seulement des composantes se rattachant à la recherche des manuels scolaires agricoles. Toutefois, nous espérons que cette étude ouvrira de nouvelles avenues de recherches qui nous aideront à mieux comprendre et à mIeux cerner le développement de l’enseignement agricole au Québec.
PB - Université du Québec à Trois-Rivières PY - 1999 EP - 107 TI - Les manuels d’agriculture au Québec : (1850-1930) UR - https://depot-e.uqtr.ca/id/eprint/3407 ER -