TY - THES AU - Bertrand Rainville AB -

Le crédit à la consommation se développe de manière déterminante dès la fin de la Seconde Guerre mondiale. Les salaires augmentant, les couvertures contre les aléas de la vie se développant (assurances, politiques sociales, etc.) et l’accès au crédit devenant plus facile, cette nouvelle conjoncture permet l’acquisition rapide de plusieurs biens de consommation et entraîne par le fait même une mutation des modes de vie. Une certaine aisance s’installe graduellement chez beaucoup de familles salariées du Québec. Le rapport Tremblay-Fortin nous permet un regard extrêmement précis sur la situation prévalant dans ces familles à la fin de la période couverte par notre étude, en 1959. Cela ne va pas sans quelques résistances, puisque l’idéologie conservatrice dominante, caractérisée par la prudence face au crédit, par la religiosité, par les valeurs traditionnelles en somme, sera mise à rude épreuve. Le sénateur Cyrille Vaillancourt mènera une lutte acharnée contre l’ouverture trop grande des caisses populaires Desjardins au crédit à la consommation. Une bataille qui durera une trentaine d’années, de l’intérieur même du mouvement qu’il dirige, avec de puissants moyens, dont la revue Desjardins. Il la perdra.

Les témoins rencontrés dans le cadre de cette enquête exploratoire, nous ont dressé un tableau simple, mais limpide, de leur cheminement. Ils avaient peur d’utiliser le crédit. Ils y ont eu recours, massivement certes, mais avec prudence. L’image générale qu’il nous reste de cette époque, c’est que les hommes travaillaient beaucoup dans le but d’améliorer ce qu’on appelle dans les milieux savants leur ascension sociale, ce qui se manifestait pour eux par l’acquisition d’une auto, de mobilier et d’une maison. Quant aux femmes, elles étaient manifestement la cheville ouvrière de cette ascension. Dans une conjoncture qui leur était très défavorable, tant du point de vue légal qu’économique, cela n’allait pas sans une bonne dose d’ingéniosité, de compétence sur le plan financier, de savoir-faire technique et domestique; bref, les femmes étaient généralement en avance sur leur conjoint dans la compréhension de ce qui se passait dans la société et elles agissaient en conséquence.

DA - 2007 M3 - Mémoire de maîtrise N2 -

Le crédit à la consommation se développe de manière déterminante dès la fin de la Seconde Guerre mondiale. Les salaires augmentant, les couvertures contre les aléas de la vie se développant (assurances, politiques sociales, etc.) et l’accès au crédit devenant plus facile, cette nouvelle conjoncture permet l’acquisition rapide de plusieurs biens de consommation et entraîne par le fait même une mutation des modes de vie. Une certaine aisance s’installe graduellement chez beaucoup de familles salariées du Québec. Le rapport Tremblay-Fortin nous permet un regard extrêmement précis sur la situation prévalant dans ces familles à la fin de la période couverte par notre étude, en 1959. Cela ne va pas sans quelques résistances, puisque l’idéologie conservatrice dominante, caractérisée par la prudence face au crédit, par la religiosité, par les valeurs traditionnelles en somme, sera mise à rude épreuve. Le sénateur Cyrille Vaillancourt mènera une lutte acharnée contre l’ouverture trop grande des caisses populaires Desjardins au crédit à la consommation. Une bataille qui durera une trentaine d’années, de l’intérieur même du mouvement qu’il dirige, avec de puissants moyens, dont la revue Desjardins. Il la perdra.

Les témoins rencontrés dans le cadre de cette enquête exploratoire, nous ont dressé un tableau simple, mais limpide, de leur cheminement. Ils avaient peur d’utiliser le crédit. Ils y ont eu recours, massivement certes, mais avec prudence. L’image générale qu’il nous reste de cette époque, c’est que les hommes travaillaient beaucoup dans le but d’améliorer ce qu’on appelle dans les milieux savants leur ascension sociale, ce qui se manifestait pour eux par l’acquisition d’une auto, de mobilier et d’une maison. Quant aux femmes, elles étaient manifestement la cheville ouvrière de cette ascension. Dans une conjoncture qui leur était très défavorable, tant du point de vue légal qu’économique, cela n’allait pas sans une bonne dose d’ingéniosité, de compétence sur le plan financier, de savoir-faire technique et domestique; bref, les femmes étaient généralement en avance sur leur conjoint dans la compréhension de ce qui se passait dans la société et elles agissaient en conséquence.

PB - Université du Québec à Trois-Rivières PY - 2007 EP - 148 TI - Le crédit à la consommation dans le Québec d’après-guerre : une enquête exploratoire UR - https://depot-e.uqtr.ca/id/eprint/2301 ER -