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La Révolution tranquille comporte une série d’événements et de transformations capitales pour le Québec moderne. Cette ère de changements a mobilisé une pléiade de forces, de groupes et d’acteurs sociaux, parmi lesquels interviennent les intellectuels québécois : ils se sont engagés, en paroles, en actes et en écrits pour mettre de l’avant leurs idées et leurs valeurs. Dans le cadre de ce mémoire de maîtrise, deux intellectuels retiennent notre attention : Jacques Ferron (1921-1985), médecin et écrivain, louvoyant dans les milieux de la gauche québécoise, défendant les petites gens de sa municipalité de Ville Jacques-Cartier, réclamant le passage de la médecine privée à la médecine d’État et participant au passage du nationalisme canadien-français au néonationalisme québécois; et Jean-Paul Desbiens (1927-2006), frère mariste, mieux connu sous le pseudonyme du frère Untel, qui, avec ses Insolences, dénonce la vacuité de la langue, de l’éducation et de la pensée canadiennes-françaises pour ensuite, entre autres, œuvre à la mise sur pied de nouvelles institutions scolaires en tant que haut-fonctionnaire du ministère de l’Éducation créé en 1963.
À partir de 1970, Ferron et Desbiens expriment de sévères critiques sur les changements réalisés : plutôt que de répondre à leurs aspirations, les transformations politiques, sociales et culturelles les déçoivent grandement : ils développent, au cours des décennies 1970 et 1980, une désillusion profonde à l’endroit de la société québécoise contemporaine, une « désillusion tranquille ». Pour Ferron, la désillusion prend la forme d’une amère défaite personnelle. Pour Desbiens, elle se conçoit avant tout comme un conflit d’interprétation sur le sens même de la Révolution tranquille. Les deux chapitres, le premier consacré à Ferron et le second à Desbiens, sont construits de la même façon : la première partie, couvrant de 1960 à 1970, souligne leurs attentes et leurs engagements respectifs; la seconde partie, couvrant de 1970 à 1996, relate l’évolution des idées de chaque intellectuel afin de comprendre la formation de leur désillusion. En guise de conclusion, nous présentons une comparaison des « désillusions tranquilles » de Ferron et de Desbiens afin de mieux comprendre leur divergence d’appréciation de la Révolution tranquille, mais également de dégager quelques similitudes sur le phénomène de la désillusion tranquille au-delà du cadre de l’expérience personnelle.
DA - 2010 M3 - Mémoire de maîtrise N2 -La Révolution tranquille comporte une série d’événements et de transformations capitales pour le Québec moderne. Cette ère de changements a mobilisé une pléiade de forces, de groupes et d’acteurs sociaux, parmi lesquels interviennent les intellectuels québécois : ils se sont engagés, en paroles, en actes et en écrits pour mettre de l’avant leurs idées et leurs valeurs. Dans le cadre de ce mémoire de maîtrise, deux intellectuels retiennent notre attention : Jacques Ferron (1921-1985), médecin et écrivain, louvoyant dans les milieux de la gauche québécoise, défendant les petites gens de sa municipalité de Ville Jacques-Cartier, réclamant le passage de la médecine privée à la médecine d’État et participant au passage du nationalisme canadien-français au néonationalisme québécois; et Jean-Paul Desbiens (1927-2006), frère mariste, mieux connu sous le pseudonyme du frère Untel, qui, avec ses Insolences, dénonce la vacuité de la langue, de l’éducation et de la pensée canadiennes-françaises pour ensuite, entre autres, œuvre à la mise sur pied de nouvelles institutions scolaires en tant que haut-fonctionnaire du ministère de l’Éducation créé en 1963.
À partir de 1970, Ferron et Desbiens expriment de sévères critiques sur les changements réalisés : plutôt que de répondre à leurs aspirations, les transformations politiques, sociales et culturelles les déçoivent grandement : ils développent, au cours des décennies 1970 et 1980, une désillusion profonde à l’endroit de la société québécoise contemporaine, une « désillusion tranquille ». Pour Ferron, la désillusion prend la forme d’une amère défaite personnelle. Pour Desbiens, elle se conçoit avant tout comme un conflit d’interprétation sur le sens même de la Révolution tranquille. Les deux chapitres, le premier consacré à Ferron et le second à Desbiens, sont construits de la même façon : la première partie, couvrant de 1960 à 1970, souligne leurs attentes et leurs engagements respectifs; la seconde partie, couvrant de 1970 à 1996, relate l’évolution des idées de chaque intellectuel afin de comprendre la formation de leur désillusion. En guise de conclusion, nous présentons une comparaison des « désillusions tranquilles » de Ferron et de Desbiens afin de mieux comprendre leur divergence d’appréciation de la Révolution tranquille, mais également de dégager quelques similitudes sur le phénomène de la désillusion tranquille au-delà du cadre de l’expérience personnelle.
PB - Université du Québec à Trois-Rivières PY - 2010 EP - 98 TI - La désillusion tranquille chez les intellectuels québécois : les cas de Jacques Ferron et de Jean-Paul Desbiens UR - https://depot-e.uqtr.ca/id/eprint/1559 ER -