TY - THES AU - François Jacob AB -
La décennie 1860-1870 a été d’une grande importance pour le Québec, autant au niveau politique qu’économique ou social. Au cours de ces années critiques la Confédération canadienne prend forme, Confédération dont les structures influencent le Québec pour l’avenir. Les discussions qui ont mené à la Confédération canadienne ont été d’autant plus délicates qu’au sud des colonies britanniques se déroulait un cas exemplaire de rapports difficiles entre différents paliers de gouvernement : la guerre de Sécession. Forcément, pour un libéral ou un conservateur, pour un francophone ou un anglophone, l’orientation adoptée face au projet de Confédération canadienne sera influencée au moins en partie par ce conflit et les enseignements que l’on croit pouvoir en tirer. Les États-Unis se sont-ils effondrés en raison de la domination d’une section sur l’autre? Ou alors, en raison d’une autorité centrale trop faible ou trop forte? Ces interrogations, les leaders politiques se les posent avec acuité puisque nombre des éléments de la situation américaine sont transférables au futur Canada : populations s’estimant différentes, différences économiques considérables, méfiance entre les différentes régions... Or, si des éléments sont transférables, d’autres ne le sont pas. En effet, la guerre de Sécession comporte une charge idéologique qui n’a pas d’équivalent direct au Canada : démocratie démagogique d’un côté, l’esclavage de l’autre, qui sont autant de traits que les partisans du Sud ou du Nord attribuent à l’adversaire.
Le présent mémoire explore la représentation que les futurs Québécois, anglophones ou francophones, eurent de ce conflit. Cette perception est analysée par le biais de la presse, soit les journaux d’allégeance conservatrice The Morning Chronicle et La Minerve, ainsi que les journaux libéraux Le Pays et The Montreal Witness. La conclusion essentielle est que l’allégeance politique de tel ou tel journal prime sur toutes autres considérations dans les prises de position face à la guerre de Sécession : il y a une grande unité de ton entre le Chronicle et La Minerve, et une animosité absolue entre Le Pays et cette même Minerve, même si ces deux derniers jours sont francophones. De même, Le Pays et le Witness ont en gros la même orientation, et ce même Witness est en opposition avec le Chronicle. L’importance capitale de l’allégeance politique fait que l’analyse de la guerre de Sécession elle-même passe souvent au second plan dans la couverture de cet événement par ces journaux, couverture qui sert plutôt de prétexte pour commenter la politique canadienne.
DA - 2010 M3 - Mémoire de maîtrise N2 -La décennie 1860-1870 a été d’une grande importance pour le Québec, autant au niveau politique qu’économique ou social. Au cours de ces années critiques la Confédération canadienne prend forme, Confédération dont les structures influencent le Québec pour l’avenir. Les discussions qui ont mené à la Confédération canadienne ont été d’autant plus délicates qu’au sud des colonies britanniques se déroulait un cas exemplaire de rapports difficiles entre différents paliers de gouvernement : la guerre de Sécession. Forcément, pour un libéral ou un conservateur, pour un francophone ou un anglophone, l’orientation adoptée face au projet de Confédération canadienne sera influencée au moins en partie par ce conflit et les enseignements que l’on croit pouvoir en tirer. Les États-Unis se sont-ils effondrés en raison de la domination d’une section sur l’autre? Ou alors, en raison d’une autorité centrale trop faible ou trop forte? Ces interrogations, les leaders politiques se les posent avec acuité puisque nombre des éléments de la situation américaine sont transférables au futur Canada : populations s’estimant différentes, différences économiques considérables, méfiance entre les différentes régions... Or, si des éléments sont transférables, d’autres ne le sont pas. En effet, la guerre de Sécession comporte une charge idéologique qui n’a pas d’équivalent direct au Canada : démocratie démagogique d’un côté, l’esclavage de l’autre, qui sont autant de traits que les partisans du Sud ou du Nord attribuent à l’adversaire.
Le présent mémoire explore la représentation que les futurs Québécois, anglophones ou francophones, eurent de ce conflit. Cette perception est analysée par le biais de la presse, soit les journaux d’allégeance conservatrice The Morning Chronicle et La Minerve, ainsi que les journaux libéraux Le Pays et The Montreal Witness. La conclusion essentielle est que l’allégeance politique de tel ou tel journal prime sur toutes autres considérations dans les prises de position face à la guerre de Sécession : il y a une grande unité de ton entre le Chronicle et La Minerve, et une animosité absolue entre Le Pays et cette même Minerve, même si ces deux derniers jours sont francophones. De même, Le Pays et le Witness ont en gros la même orientation, et ce même Witness est en opposition avec le Chronicle. L’importance capitale de l’allégeance politique fait que l’analyse de la guerre de Sécession elle-même passe souvent au second plan dans la couverture de cet événement par ces journaux, couverture qui sert plutôt de prétexte pour commenter la politique canadienne.
PB - Université Laval PY - 2010 EP - 157 TI - La perception de la Guerre civile américaine dans la presse québécoise, 1861-1865 UR - http://hdl.handle.net/20.500.11794/21832 ER -