@phdthesis{919, author = {Alexandre Dumas}, title = {L’abbé Pierre Gravel : comment concilier le syndicalisme avec le nationalisme d’extrême droite, 1924-1949}, abstract = {
L’abbé Pierre Gravel (1899-1977) est un organisateur syndical et un conférencier nationaliste dont la popularité s’étend à l’échelle de la province. Influencé par Lionel Groulx, Henri Bourassa et Charles Maurras, ce prêtre se fait connaître en présentant aux Canadiens français un projet de profonde réforme de la société. Ce projet s’inspire à la fois de la doctrine sociale de l’Église, de la droite intellectuelle française et plus tard des dictateurs européens, en particulier d’Oliveira Salazar et de Philippe Pétain. Très populaire à son époque auprès des ouvriers et de la droite nationaliste, l’abbé Gravel est aujourd’hui généralement oublié et absent de l’historiographie.
L’analyse du discours de l’abbé Pierre Gravel permet de jeter un regard nouveau sur certains courants de pensée jusqu’ici étudiés de façon superficielle. Certaines mises au point semblent encore nécessaires alors que certains historiens et essayistes présentent toujours le Québec des années 30 et 40 comme une société profondément fasciste et antisémite. Sans nier les sympathies qu’on pouvait retrouver pour les dictateurs européens ou les attaques à l’encontre des Juifs, nous nous proposons de mettre en lumière la façon dont ces tendances pouvaient s’inscrire dans un discours plus large. Par exemple, quel intérêt un nationaliste qu’on pourrait qualifier d’extrême droite trouvait-il dans l’activité syndicale? Peut-on être à la fois syndicaliste et fasciste? Des préoccupations sociales sincères peuvent-elles mener à l’autoritarisme?
La Grande Dépression et la Seconde Guerre mondiale présentent un contexte propice aux profondes remises en question. Ce qui est perçu comme l’échec de la Confédération mène à un nationalisme de plus en plus radical où s’insère parfois le séparatisme. Les conséquences de la Crise économique amènent à considérer des mesures drastiques pour y remédier. Ainsi, on passe de simples critiques à l’égard de la démocratie à de profondes sympathies pour les États autoritaires européens. Finalement, on passe d’une simple méfiance envers les Juifs à un antisémitisme de plus en plus prononcé et hargneux. L’abbé Pierre Gravel s’inscrit parfaitement dans ces courants en pleine évolution.
Ce mémoire vise donc, par l’étude d’un personnage, à jeter un regard nouveau sur la droite nationaliste québécoise. Notre travail se consacre toutefois à un seul personnage et non à un courant dans son ensemble. Il nous semble tout de même nécessaire de considérer le cas de Pierre Gravel dans le cadre de l’étude d’un « fascisme québécois », à savoir si un tel courant a existé et, dans ce cas, comment se définissait-il.
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