@phdthesis{836, author = {Alexandre Dumas}, title = {L’Église face à Duplessis : le clergé catholique face à la politique québécoise de 1930 à 1960}, abstract = {
Plus que tout autre premier ministre du Québec, Maurice Duplessis représente encore aujourd’hui l’alliance entre l’Église et l’État, une ère d’ultraconservatisme où le religieux primait sur tout. Mis en opposition sur ce plan avec ses prédécesseurs Louis-Alexandre Taschereau et Adélard Godbout, il est perçu comme le chef qui a retardé la modernisation du Québec en s’opposant à la laïcisation de l’État et en se laissant dicter sa politique par les évêques. L’Union nationale et l’Église catholique se seraient alliées afin d’assurer leur emprise collective sur la population. Et si cette perspective était anachronique?
La recherche sur les relations entre l’Église et l’État au Québec est à ce jour encore embryonnaire. Maintes perceptions contemporaines ont été élevées au rang de réalités historiques lorsqu’elles reflétaient les préjugés des historiens. Loin de marquer une restauration de l’ultramontanisme, les deux gouvernements Duplessis représentent au contraire un important recul en ce qui concerne l’influence des évêques sur l’État. Quant au clergé, nous verrons qu’il n’a jamais constitué cet auxiliaire politique sur lequel pouvait s’appuyer l’Union nationale en temps d’élection. Le regard des prêtres et des évêques sur la politique de cette période ne peut absolument pas se résumer à une sympathie pour l’Union nationale et à une aversion pour le Parti libéral. Nous verrons que contrairement à ce qui a été maintes fois avancé, le clergé ne base pas ses sympathies politiques sur le conservatisme social ou le cléricalisme des partis en présence.
Les archives religieuses, qui s’ouvrent progressivement aux chercheurs, permettent de jeter un regard nouveau sur cet aspect encore peu connu de notre histoire. Cette thèse, qui étudie les relations entre l’Église et l’État sur une période de trente ans, vise à démontrer que Maurice Duplessis s’inscrit en continuité avec ses prédécesseurs Taschereau et Godbout de même qu’avec son successeur Jean Lesage. Tous ces gouvernements ont, chacun à leur façon, contribué à poser les jalons de la sécularisation du Québec, un processus qui s’étire sur un siècle et dont la Révolution tranquille n’est qu’une étape parmi d’autres.
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