@phdthesis{719, author = {Simon Bernier}, title = {Des réseaux locaux aux monopoles régionaux, la régionalisation des marchés de l’électricité au Québec, 1900-1935}, abstract = {
Ce mémoire vise à rendre compte des enjeux liés au déclin des réseaux d’électricité locaux et à l’essor d’entreprises d’envergure régionale, intégrant la production et la distribution d’électricité à grande échelle, au cours des trois premières décennies du XXe siècle.
Dans un premier temps, nous nous intéressons aux différentes entreprises d’électricité en activité sur le territoire québécois au sortir de la Première Guerre mondiale alors que cette industrie connaît sa plus grande diversité. Nous sommes en mesure d’identifier sept types des réseaux et nous faisons ressortir les caractéristiques propres à chacun. Cette démarche est essentielle pour bien comprendre la dynamique de l’industrie de l’électricité tout au long de la période.
Cette diversité est rapidement menacée au cours des années 1920 alors que la plupart de petits réseaux sont rachetés par les grandes entreprises d’électricité qui s’affirment dès lors comme de véritables monopoles régionaux. Les économies d’échelles réalisées sont en partie responsables de la vigueur du processus de concentration et d’intégration territoriale. Toutefois, ce mémoire montre que l’efficacité des grands réseaux n’est pas seule en cause. Les forces et faiblesses des entreprises d’envergure locale et intermédiaire expliquent également pourquoi certaines d’entre elles sont parvenues à tenir tête aux grandes firmes, alors que d’autres ont été rachetées rapidement.
Par ailleurs, la montée en force des monopoles régionaux durant les années 1920 et leur domination presque sans partage durant la décennie suivante n’est pas qu’un simple processus de rationalisation économique. D’autres facteurs ont également favorisé l’essor de ces grands réseaux. L’analyse de la stratégie territoriale de Southem Canada Power, l’entreprise dominante dans l’Estrie et la Montérégie, nous permet de mettre en évidence certains enjeux sociaux fondamentaux liés à la formation et à la consolidation des monopoles régionaux. Pour ce faire, nous adoptons aussi bien le point de vue de ses dirigeants que celui des municipalités, des élites locales et des simples citoyens. Notre démarche nous conduit enfin à examiner plus en détail les raisons qui ont poussé les municipalités à se départir de leurs réseaux. Cela nous permet notamment de redonner vie aux débats passionnés qui opposaient, pendant les premières décennies du siècle dernier, les apôtres de la municipalisation aux partisans des entreprises privées.
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