@phdthesis{665, author = {Vincent Bernard}, title = {Entre nature et société. Les représentations et les usages des rivières en milieu urbain. Le cas de la grande région de Saint-Hyacinthe et de sa rivière, la Yamaska, 1945-1980}, abstract = {
Cette étude s’intéresse aux usages de la rivière Yamaska dans la grande région maskoutaine au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Elle est menée essentiellement par l’analyse d’articles tirés du journal Le Courrier de Saint-Hyacinthe et de fonds d’archives municipaux. L’objectif principal est de décrire les interactions entre les différents acteurs interagissant avec la Yamaska pour comprendre les modalités de prise en charge de cette rivière. La présente recherche s’inscrit dans le champ de l’histoire environnementale urbaine et amène un nouvel éclairage sur les rapports entre société et environnement et, plus précisément, sur l’interrelation qui unit une ville à sa rivière.
À travers l’étude historique de la Yamaska, trois types d’usages ressortent et composent le présent mémoire. Associé aux installations sanitaires des localités urbaines sises le long de la rivière, le premier usage soulève des conflits « intermunicipaux » nécessitant l’intervention du gouvernement provincial. Ces interventions ponctuelles suivent une logique individuelle propre aux besoins de chacune des municipalités de la région maskoutaine. Au tournant des années 1960, un glissement du pouvoir décisionnel relatif aux usages sanitaires de la rivière s’opère. Désormais, le gouvernement provincial cherche à imposer aux municipalités sa vision de ce qu’est et ce que devrait être la rivière, notamment avec la création de la Régie des eaux du Québec.
Le second usage est d’ordre économique. Issue du Projet d’aménagement des eaux du bassin versant de la Yamaska déposé en 1972, cette appréhension économique de la rivière vise à centraliser les pouvoirs reliés à la gestion et à l’aménagement des eaux. Ce projet a pour effet d’imposer une nouvelle échelle d’appréhension de la rivière aux autorités municipales : si auparavant il était simplement question d’une rivière qui traversait la ville, c’est dorénavant le bassin versant dans son ensemble qui doit être considéré. Toutefois, les municipalités visées par le plan Yamaska retardent sa mise en place et l’empêche d’être efficient.
L’usage récréatif est le troisième et dernier usage considéré. Il est associé à la prise de conscience du problème environnemental par la classe moyenne émergente des années d’après-guerre. Au départ, la lutte à la pollution fluviale s’articule autour de considérations utilitaires issues des élites de clubs de chasse et pêche. Au tournant des années 1970, un changement survient dans leur façon d’appréhender la rivière. Les actions qu’ils entreprennent ne le sont plus uniquement pour le bénéfice de leurs membres, mais visent plutôt l’ensemble des citoyens. Les clubs cherchent alors à démocratiser l’accès à la rivière. Ce dernier objectif rejoint divers groupes de pression citoyens qui se mobilisent pour lutter contre le problème de contamination fluviale. L’étude de ces usages permet donc de nuancer l’idée d’une soudaine prise de conscience des problèmes affectant l’environnement durant les années 1970.
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