@phdthesis{660, author = {Gilles Parent}, title = {Deux efforts de colonisation française dans les Cantons de l’Est, 1848 et 1851}, abstract = {
Le rôle joué par le clergé dans le mouvement de colonisation qui anime les townships du Bas-Canada au milieu du XIXe siècle, est nettement proéminent. À ce point de vue, la figure de Mgr Ignace Bourget est particulièrement attachante. Il n’y a aucun doute que l’évêque de Montréal ait été le soutien indéfectible de l’œuvre de la colonisation à cette époque. Nous avons une égale admiration pour l’œuvre pionnière accomplie par les zélés missionnaires en poste dans les townships de l’Est, particulièrement les Bernard O’Reilly, Antoine Racine et P. J. Bédard. Ne l’oublions pas, la vieille conception selon laquelle les missions des townships devaient être considérées comme une espèce de région punitive, la terre d’exil du condamné pour ainsi dire, gardait encore à cette époque des racines vivaces chez une bonne partie du clergé et même dans la mentalité populaire. Nous ne pouvons taire non plus l’ardeur juvénile de l’Institut Canadien à l’égard de l’œuvre nationale de la colonisation ainsi que l’essentiel soutien gouvernemental, d’abord au niveau des réformes amorcées en 1848, puis de la liquidation définitive des obstacles après 1851. Nous constatons combien important était le concours gouvernemental dans tout effort de colonisation. C’est justement au clergé que revient l’honneur d’avoir su gagner à l’idéal colonisateur l’appui du pouvoir politique. L’échec du mouvement de 1848 s’affirme, malgré tout, comme le point de départ de la vaste entreprise de colonisation qui a mobilisé une part importante des efforts de la nation canadienne-française durant la seconde moitié du XIXe siècle. Une vision plus globale du phénomène de la colonisation nous fait présumer que le même scénario a dû se répéter ailleurs, au Bas-Canada, à peu près à la même époque. Ainsi, la poussée colonisatrice francophone n’est pas exclusivement dirigée vers les Cantons de l’Est, même si c’est là que le mouvement est le plus spontané et le plus spectaculaire. On sait que, pendant ces mêmes années, les Beaucerons poursuivent leur remontée de la Chaudière jusqu’aux confins des comtés de Beauce et Dorchester, les paroisses du comté de Bellechasse possèdent leur zone de colonisation dans l’arrière-pays, la vallée du lac Saint-Jean attire de plus en plus les regards; même les paroisses de la rive sud de l’estuaire commencent à déborder les plateaux intérieurs vers la dépression du Témiscouata. Loin de réduire la poussée colonisatrice francophone de 1848-1851 à un simple mouvement migratoire consécutif à la conjoncture socio-économique qui prévaut dans le Bas-Canada d’alors, nous sommes forcés d’admettre cependant que le déversement massif des francophones dans les townships a quelque chose de spontané. C’est à ce niveau qu’il faut situer les efforts du clergé, de l’Institut Canadien et du gouvernement : pour bon nombre des sans-travail en provenance des seigneuries surpeuplées, ils savent mettre en place l’exutoire naturel que constitue la conquête de terres vierges. Le Canadien se voit dès lors offrir une solution de rechange à l’exode vers les États-Unis.
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