@phdthesis{624, author = {Julie Guyot}, title = {Comparaison des discours publics de Theobald Wolfe Tone (Irlande) et de Louis-Joseph Papineau (Bas-Canada) sur le lien à la Grande-Bretagne et sur la constitution}, abstract = {
L’objectif de ce mémoire est de rendre compte, en les comparant, des discours publics respectifs de Theobald Wolfe Tone, pour l’Irlande, et de Louis-Joseph Papineau pour le Bas-Canada. Il s’agit de mener cette analyse pour les années de la montée des revendications constitutionnelles et de l’évocation de l’indépendance dans deux territoires politiquement dépendants de la Grande-Bretagne, fin du 18e siècle (1790-1798) et début du 19e siècle (1827-1837). Ces années ont précédé, respectivement, la Rébellion de 1798 (Irlande et l’Union à la Grande-Bretagne, en 1801), et celle de 1837 au Bas-Canada, suivie de l’Union au Haut-Canada, en 1840. De ce point de vue, les grands thèmes retenus pour l’analyse comparative sont naturellement ceux de la dépendance et de la constitution. À partir des écrits publics de Tone, des retranscriptions des discours de Papineau à la Chambre d’assemblée du Bas-Canada et de ses brochures, ce mémoire propose une analyse du discours public de ces personnages qui ont désiré changer le destin politique de leur «pays» respectif. En Irlande, Theobald Wolfe Tone apparaît d’abord comme un whig progressiste aspirant faire une carrière de parlementaire. Il sera actif politiquement hors du Parlement et publiciste. Au Bas-Canada, Louis-Joseph Papineau sera président de la Chambre d’assemblée coloniale du Bas-Canada de 1815 à 1837. D’abord partisans d’une application autonomiste d’une constitution britannique récente (1782 pour l’Irlande) et relativement récente (1791 pour le Bas-Canada), ils éprouvent ensuite les limites du possible dans l’ordre établi par ces constitutions, puis croient nécessaire de sortir de cet ordre constitutionnel par l’indépendance. Comme réformistes, ils arrivent tous deux à l’idée que le changement n’est possible qu’avec des modifications à la constitution elle-même : Tone prône l’unité de tous les Irlandais, l’« émancipation des catholiques », qui sont en Irlande l’objet d’une discrimination politique légalement instituée et l’application de l’autonomie législative. Papineau pour sa part se fait au Bas-Canada le défenseur de l’idée de l’électivité d’un Conseil législatif, alors dépendant du Conseil exécutif, du gouverneur et du gouvernement métropolitain, et concurrent de l’Assemblée. Ces réformes ne pouvant se réaliser, Tone et Papineau en arrivent à la nécessité, comme moyen, de l’indépendance. Tone la conçoit comme devant se faire immédiatement, par la voie révolutionnaire du recours aux armes et la collaboration de la France. Papineau fait plutôt l’apologie, pour l’immédiat, de mesures « paisibles, légales et constitutionnelles », mais il vante dès les années 1830 la supériorité des institutions américaines et ne se désolidarise pas publiquement de ceux qui en 1837 désirent une résistance armée. Cette recherche a montré que le discours public de Tone constitue d’abord un plaidoyer pour l’autonomie législative de l’Irlande, et que celui de Papineau affirme les prérogatives de l’Assemblée élue dans l’équilibre des pouvoirs au Bas-Canada.
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