@phdthesis{551, author = {Gilles L. Roy}, title = {Ce qui échappe à la Raison d’État : stratégies discursives des intendants de la Nouvelle France confrontés à la contrebande des fourrures, 1715-1750}, abstract = {
En Nouvelle France au XVIIIe siècle, le commerce illicite Montréal-Albany est entré dans les mœurs. Les structures économiques de la colonie et le dispositif de répression visant ce commerce lui ont donné son organisation particulière. Mais un autre facteur largement ignoré par les historiens contribue aussi à sa normalisation : le discours que produisent les autorités coloniales à son sujet. À titre de premier magistrat et administrateur de la colonie, l’intendant de la Nouvelle France occupe une place singulière dans le dispositif répressif et discursif mis en place pour combattre cette contrebande. L’intendant et son subdélégué montréalais instruisent des procès en contrebande, et l’intendant effectue des suivis sur cette question au secrétaire d’État à la Marine, son supérieur en métropole. Dans cette thèse, trois intendants apporteront un regard unique sur le commerce Montréal-Albany. À partir d’informations glanées « sur le terrain », ces intendants vont procéder à une classification des faits et des comportements liés à la contrebande, en vue de jugements et de prises de décision ministériels. Mais les moyens qu’ils mettent en œuvre pour défendre le privilège d’exportation des pelleteries de la Compagnie des Indes sont souvent déficients, et contre-productifs. En énumérant les obstacles à la répression, le discours produit par les intendants donne à cette contrebande ses colorations particulières. Dans la correspondance officielle, l’intendant décrit le réseau consolidé de marchands qui tiennent en main le commerce intercolonial, et les effets du trop grand éloignement de la métropole civilisatrice sur les sujets coloniaux. Il s’attarde encore sur le rôle joué par la Compagnie dans l’incitation du phénomène qu’elle déplore, et l’enjeu sécuritaire lié à la participation des autochtones dans ce commerce prohibé. Cette étude porte ainsi sur les stratégies discursives de trois intendants, Michel Bégon de La Picardière (1712-1726), Claude-Thomas Dupuy (1726-1728), et Gilles Hocquart (1728-1748), qui formuleront dans leur discours destiné au ministre en métropole la part du « dicible » à l’égard d’un commerce qu’il faut officiellement combattre, mais que l’on se trouve obligé à tolérer.
}, year = {2018}, pages = {176}, month = {2018}, publisher = {Université de Montréal}, address = {Montréal}, url = {http://hdl.handle.net/1866/22033}, }