Ce mémoire se veut un outil de compréhension pour retracer l’histoire du mouvement étudiant à l’Université de Sherbrooke de 1955 à 1982. De la naissance de l’Association générale des étudiants (AGEUS) à la division survenant au sein de l’Association fédérative (AFEUS), donnant ainsi naissance à la Confédération des associations des étudiants (CADEUS); l’évolution du mouvement s’inscrit dans les changements provoqués par la Révolution tranquille qui donne une grande place à la jeunesse québécoise avide d’émancipation.
Dans un premier temps, cette étude dresse le portrait d’une association étudiante prenant forme dans une jeune université située en région et qui naît sous l’influence structurelle et idéologique des autres regroupements montréalais et québécois. Toutefois, dès la fin des années 1950, mais davantage durant les années 1960, l’AGEUS se démarque par un discours et une politique de concertation qui lui assurent un avenir prospère.
Par la suite, alors que les grandes associations étudiantes s’écroulent, l’AGEUS, qui en profite pour se stabiliser en se démocratisant par l’adoption d’un système fédératif, demeure la seule encore debout au Québec. Ce statut lui confère un respect sur la scène nationale, mais davantage sur son propre campus. Jusqu’en 1975, l’AFEUS et les étudiants en profitent pour lancer de vastes projets d’entraide communautaire dans l’espoir d’améliorer la qualité de vie de leurs pairs.
Finalement, la fin des années 1970 est beaucoup moins reluisante. Les difficultés financières, les divergences idéologiques et la renaissance d’un mouvement étudiant québécois contribuent à faire décliner l’AFEUS. De plus, de vives tensions accentuent le désir de certains étudiants de quitter cette association syndicale pour se retrouver en une confédération de type corporatiste, mettant ainsi fin à 27 années de mouvement étudiant à l’Université de Sherbrooke.
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