@phdthesis{464, author = {Julien Mauduit}, title = {« Vrais républicains » d’Amérique : les patriotes canadiens en exil aux États-Unis (1837-1842)}, abstract = {
La thèse réalise une histoire connectée de l’Amérique du Nord afin d’éclairer simultanément nos connaissances de la « Rébellion de 1837-38 » dans les colonies britanniques d’Amérique du Nord et celles de la période jacksonienne étasunienne. Prendre un angle d’analyse transfrontalier permet de redynamiser la logique historiographique qui tend à diviser le phénomène révolutionnaire canadien, en particulier en distinguant les événements du Bas et du Haut-Canada. La thèse démontre l’importance des liens entre les patriotes des deux Canadas, qui débouchent durant la tentative de révolution en une aspiration à fonder une république commune et distincte des États-Unis. L’analyse de l’exil des patriotes prouve aussi que les événements canadiens ont un impact significatif sur la République américaine. La thèse expose l’opposition entre le gouvernement étasunien qui collabore avec les autorités britanniques, et la partie de la population des États frontaliers qui soutient et participe à la tentative de révolution. La secousse provoquée par la Rébellion se lit également dans différents phénomènes historiques ayant cours aux États-Unis, tels que la « guerre d’Aroostook » à la frontière du Maine en 1839, le traité Webster-Ashburton de 1842 et l’élection présidentielle de 1840. Mis en relation, ces éléments soutiennent l’hypothèse que la Rébellion canadienne est un phénomène continental aux ramifications et aux enjeux majeurs.
Le cœur de la thèse est la mise en lumière d’une communauté politique exprimant un républicanisme radical qui surplombe les frontières provinciales, étatiques et impériales. L’étude des réseaux, donc les échanges et les influences intellectuelles, entre les exilés et les radicaux des États-Unis, les Locofocos en particulier, nous aide à matérialiser cet élan politique commun et à saisir l’existence d’un langage et d’une vision similaires de l’avenir du continent. La thèse identifie et explore ce républicanisme radical et propose de nommer ces acteurs les « vrais républicains ». Certaines caractéristiques des alternatives envisagées nous permettent d’identifier ces vrais républicains : le développement d’une économie libérale basée sur la libéralisation et la prospérité des échanges et de la production, mais également sur l’espoir de concilier le commerce avec les exigences de l’idéal démocratique, de la morale chrétienne et de la responsabilité sociale. L’ordre politique et économique qui est appelé à régner sur l’Amérique doit, selon eux, se matérialiser dans une réelle égalité entre les individus et faire disparaître les « privilèges ». Dans cette perspective, les États-Unis sont minés par un héritage patricien et prisonniers de la puissance financière britannique, en attestent l’alliance de Washington et de Londres contre les patriotes et l’opposition des dignitaires étasuniens à la révolution canadienne. Il est soutenu dans la thèse que les patriotes du continent se battent pour fonder une « vraie république » aux Canadas et régénérer l’expérience républicaine en Amérique du Nord.
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