@phdthesis{1821, author = {Valérie Poirier}, title = {Secourons nos enfants malades : réponses à l’épidémie de poliomyélite à Montréal en 1946}, abstract = {
Depuis trois décennies, l’historiographie sur la santé et les épidémies, qui s’appuyait autrefois essentiellement sur l’histoire de l’évolution de la science et de la médecine, connaît des transformations profondes. S’inspirant de l’histoire sociale, elle concentre désormais son analyse sur une dimension socio-économique. Ce mémoire s’inscrit dans ce nouveau courant, tout en abordant d’autres champs relatifs à la famille et à l’après-guerre. C’est en se basant sur ces trois historiographies et en prenant comme fil conducteur le contexte de la valorisation de l’enfance et de la famille spécifique au baby boom et à l’après-guerre que nous désirons comprendre l’interaction entre une épidémie et la population montréalaise. À Montréal, quelles réponses a engendrées l’épidémie de poliomyélite de 1946 au sein des familles, des hôpitaux pour enfants et des milieux scolaires? Est-ce que le fait que la polio sévissait majoritairement chez les enfants, alors au centre du système de valeurs de la société, influençait ces réponses? À l’aide d’une analyse de contenu d’un corpus de sources variées, comprenant notamment les journaux La Presse et le Montreal Daily Star, différents fonds d’archives et un recueil de témoignages, nous avons voulu répondre à ces questions. Dans les années 1940, une série de facteurs, comprenant l’amélioration de la santé, les discours des experts et de l’État sur les rôles familiaux, les conditions économiques favorables de l’après-guerre et l’émergence de l’État-providence donne des moyens concrets aux parents afin de valoriser leurs enfants et la santé de ceux-ci. À cet égard, nous démontrons que la principale réponse familiale face à la polio en 1946 est le dévouement. Des traces de « négligence » parentale permettent toutefois de nuancer le portrait et rappellent que certaines familles devaient toujours composer avec des conditions matérielles précaires. Du côté des hôpitaux, les efforts consentis au niveau de l’espace, du matériel, des finances et du personnel témoignent du sentiment d’urgence d’agir ainsi que de l’importance nouvelle que ces institutions revêtaient dans la santé juvénile. Nous pensons que les réponses des hôpitaux s’inscrivent dans l’économie sociale mixte d’après-guerre, où les recours privés et publics coexistent. Quant aux écoles, celles-ci sont d’une importance nouvelle en raison de la loi sur la fréquentation scolaire obligatoire qui touche tous les enfants en deçà de 14 ans. À travers l’étude de la principale réponse à la polio dans les milieux scolaires, la remise de la rentrée des classes, nous constatons l’implication d’une multitude d’acteurs qui témoigne de la redéfinition des valeurs et de la responsabilité associées à l’éducation des enfants. Ces observations nous incitent à rejoindre les conclusions d’autres études sur la polio prouvant que les réponses à la maladie sont influencées par sa particularité de frapper les enfants et de les laisser paralysés. Nous pensons que la valorisation de l’enfance de l’après-guerre a exacerbé ces réponses et a donné des moyens concrets à la société pour prendre soin des enfants. Cette recherche contribue à rendre compte de la nouvelle conception que la société avait de l’enfance à l’époque ainsi que des transitions économiques, politiques et sociales qui s’opéraient au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale à Montréal.
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