@phdthesis{1720, author = {Marie-Line Audet}, title = {Protéger, transformer : l’« agent des Sauvages » et la réserve des Abénaquis de la rivière Saint-François (Québec), 1873-1889}, abstract = {
Ce mémoire de maîtrise concerne l’application locale de la politique autochtone du gouvernement canadien à travers l’analyse de deux mandats d’un agent du gouvernement fédéral, Henri Vassal, en poste auprès des Abénaquis de la rivière Saint- François, entre 1873 et 1876, puis de 1879 à 1889. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, le gouvernement canadien met en place un système de réserves indiennes où il nomme des agents chargés de le représenter. Ces « agents des Sauvages », comme on les désigne à l’époque, ont pour mandat d’assurer l’encadrement des communautés autochtones et surtout de veiller à l’application des politiques fédérales émises par le ministère de l’Intérieur, puis à partir de 1880, par le département des Affaires des Sauvages. Notre période d’étude couvre justement l’organisation de ce département, qui élabore alors un programme visant à accélérer la « civilisation » et l’assimilation des populations autochtones au Canada.
Notre analyse est basée non seulement sur les rapports officiels que Vassal adresse chaque année au Surintendant des Affaires des Sauvages, mais aussi sur la correspondance qu’il échange avec les fonctionnaires fédéraux, les Abénaquis et divers acteurs locaux. À partir de ces sources, nous avons cherché à mieux comprendre les rapports qu’il entretient avec les uns et les autres, la position qu’il occupe et le travail qu’accomplit, dans les faits, ce représentant des autorités canadiennes. Cette étude contribue ainsi à expliciter la nature des interactions qui existent, à la fin du XIXe siècle, entre les Autochtones et le gouvernement canadien, plus spécifiquement celles qui se développent à travers le système des réserves. Elle montre que les politiques fédérales, principalement pensées en fonction des populations amérindiennes de l’Ouest du pays, peuvent être appliquées différemment et parfois avec moins de rigueur dans un contexte, comme c’est le cas au Québec et dans la réserve de la rivière Saint-François, où la population amérindienne est déjà sédentarisée et christianisée.
Si Henri Vassal, un notable local, correspond au profil que l’historiographie a tracé des « agents des Sauvages » jusqu’à maintenant, il s’en démarque de par ses origines métisses et du fait qu’il a grandi sur la réserve et côtoie les Abénaquis depuis toujours. Bien qu’il adhère parfaitement aux valeurs de la société eurocanadienne de l’époque et au programme des Affaires des Sauvages définit à Ottawa, sa connaissance des Abénaquis, de leur culture et de leur mode de vie l’amène à adopter une position de médiateur dans le but de protéger leurs intérêts tels qu’il les conçoit, c’est-à-dire dans les limites de la politique canadienne d’assimilation, tout en s’assurant que la gestion de ces rapports ne cause pas de soucis au gouvernement. L’exemple de Vassal apporte ainsi un nouvel éclairage au travail des agents fédéraux en poste dans les réserves, que l’on a surtout dépeint comme des agents de coercition qui utilisent leurs pouvoirs de façon autocratique pour appliquer, sans compromis, les mesures dictées par la loi canadienne.
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